Lors de
la dernière levée de fonds de ChateauOnline,
en février 2001, les investisseurs déjà
présents dans le capital avaient accepté d'injecter
70 millions de francs supplémentaires, à condition
de passer la vitesse supérieure et de renforcer l'équipe
dirigeante avec un manager d'expérimenté (voir
notre article
du 08/03/2001). Les deux co-fondateurs, Grégory
Salinger et Alexandre
Basdereff, restent toutefois actifs dans la société.
Le premier va se concentrer sur le développement et
la stratégie tandis que le second sera en charge de
la communication. Thomas Lot, issu d'une famille de négociants
du Nord, a fait ses début chez Compaq en 1987 puis
a rejoint Apple en 1997. En discussion avec ChateauOnline
depuis près d'un an, il a pris ses fonctions au début
de semaine. ChateauOnline a réalisé un chiffre
d'affaires transactionnel de 33 millions de francs en 2000.
Le panier moyen est passé de 1 000 francs à
1 200 francs en France en 2000 et se situe globalement
à 1 000 francs pour l'ensemble de l'Europe. 50 %
du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger.
JDNet.
Quelles seront vos priorités pour ChateauOnline ?
Thomas Lot. Mon arrivée marque une nouvelle
étape pour la société. L'objectif est
désormais de consolider les acquis et d'approfondir
le développement. Nous allons évidemment travailler
globalement sur le développement des ventes en Europe.
Nous réfléchissons aussi au développement
d'un nouveau site, d'une nouvelle version de ChateauOnline.
Par ailleurs, nous souhaitons encore améliorer la logistique
et les opérations. Il est important de travailler avec
les bons systèmes d'information. Et puis il y a une
quatrième chose qui est aussi importante, c'est tous
les services connexes qu'on peut avoir autour du Net comme
les enchères, les notes de dégustation, etc...
Vous
voulez devenir profitable en 2002. Comment ?
Nous
nous positionnons sur trois marchés : nous faisons
du B to C bien entendu, du C to C, c'est-à-dire des
enchères, et du B to B. Nous voulons monter en puissance
cette année en renforçant notre position de
leader. En ce qui concerne les enchères, en trois mois,
ChateauOnline fait mieux que iBazar dans le domaine du vin,
d'autant plus que nous avons signé un partenariat avec
Drouot. Nous avons déjà 20 % des lots mis
aux enchères qui trouvent acquéreur et 99 %
des transactions sont finalisées. Nous voulons particulièrement
développer cet aspect de notre commerce, en devenant
multilingue et multidevises avant la fin avril. Enfin, le
marché des primeurs prend une grande importance pour
nous. Cela a été une réussite pour les
primeurs 1999. Nous comptons beaucoup là-dessus cette
année encore.
Vous avez fait allusion à
une éventuelle nouvelle levée de fonds et à
des opérations de croissance externe. Qu'en est-il ?
Aujourd'hui, nous n'avons aucune discussion précise.
L'arrivée de nouveaux investisseurs n'est pas à
l'ordre du jour. Notre levée de fonds de 70 millions
de francs de février dernier nous permet d'avoir une
visibilité à un an. Mais le fait que ChateauOnline
soit indépendant, c'est clairement une force. Nous
n'avons pas le désir de nous adosser à un gros
négociant comme notre concurrent Rouge&Blanc mais
nous sommes très ouverts à toutes les opportunités.
En ce qui concerne un éventuel rachat, nous préférons
rester très discrets. Tant qu'une négociation
n'aura pas abouti, cela me paraît prématuré
d'en parler.
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