Après
s'être jouée à domicile, la "haute-concentration"
dans l'accès Internet européen ose depuis plus
d'un an les déplacements. La Grande-Bretagne, où
Wanadoo
a récupéré FreeServe en décembre
2000, la France, où Tiscali
a fait main basse sur Liberty Surf en janvier dernier, en ont
été les principaux terrains de jeu. La prochaine
partie devrait se jouer en Allemagne avec en face à face
les mêmes prétendants : Wanadoo et Tiscali.
Les proies potentielles devraient, elles, être représentées
par les deux FAI allemands FreeNet
et Planet
Interkom.
Pour le
FAI français, la possibilité d'une extension
allemande n'est pas une réelle nouveauté. En
août 2000 déjà, Gerhard Schmidt, le président
de Mobilcom, l'opérateur allemand propriétaire
de FreeNet, envisageait "un rapprochement avec Wanadoo.par
échange d'actions". Une opération sur le papier quasi-naturelle,
France Télécom détenant 28,5% du capital
de Mobilcom. Malgré tout, les propos de Gerhard Schmidt
seront suivis à l'époque par une fin de non-recevoir
du côté de Wanadoo. Mais le 22 mars dernier,
lors de la présentation des résultats de Wanadoo,
Nicolas Dufourcq, ne ferme plus la porte à un éventuel
rachat de FreeNet et de ses 2,36 millions d'abonnés.
Le président de la filiale de France Télécom,
préfére alors indiquer qu'une telle opération
est "pour l'instant" abandonnée (lire l'interview
JDNet de Nicolas Dufourcq du 22/03/01).
Dès
le lendemain de cette annonce, Renato Soru, le patron de Tiscali,
profite du CeBIT de Hanovre pour distiller ses propres ambitions
en Allemagne. Le président du groupe italien, qui détient
déjà outre-Rhin World Online, AddCom et Nikoma, affirme alors
"vouloir faire de Tiscali le troisième FAI derrière
T-Online et AOL sous un an". Une objectif qui ne peut
être atteint que par croissance externe. Si dans un
premier temps la balance penche pour un rachat de FreeNet,
il apparaît aujourd'hui que Tiscali serait en pourparlers
avec Planet Interkom, la filiale Internet créée
en février 2000 par l'opérateur mobile Viag
Interkom.
Un rachat
qui renverrait la balle vers British
Telecom, l'opérateur britannique ayant finalisé
le rachat complet de Viag Interkom en décembre 2000.
British Telecom, qui disposait initialement de 45% du capital
de l'opérateur allemand, a en effet repris au cours
de l'année dernière 45% de capital de Viag Interkom
à E.ON (pour 7,25 milliards de d'euros) puis, en décembre
2000, les 10% restants à l'opérateur norvégien
Telenor (pour 1,61 milliard d'euros). Aujourd'hui, l'opérateur
britannique qui ploie sous une dette de 30 milliards de livres,
serait donc tenter par la cession de Planet Interkom au groupe
italien. De quoi éveiller l'interêt de Wanadoo
pour FreeNet.
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