A la tête
de la régie publicitaire du site Auféminin.com
depuis un mois, Isabelle Bouilloux, ancienne coordinatrice
"Média"au sein du groupe NRJ, où elle
était en charge de la commercialisation des quatre
radios du groupe. La société, cotée au
Nouveau Marché (Lire la fiche Action
sur JDNet Finance), s'est fixée pour objectif d'être
rentable à la fin de l'année (Lire l'article
du JDNet du 18/01/01). Spécialiste de l'univers média,
Isabelle Bouilloux livre son premier regard sur le marché
publicitaire en ligne.
JDNet.
Vous quittez la régie d'un groupe média traditionnel
pour le marché de la publicité en ligne. Quelles
sont les grandes différences?
Je suis d'abord un peu frappée par un manque de méthode
et d'organisation du milieu en général, y compris
de certaines régies, mais c'est aussi la conséquence
logique du manque de recul et d'expérience sur ce média.
D'un point de vue plus général, il me semble
qu'il faut positionner le support Internet comme un média
à part entière plutôt que comme un simple
canal de marketing direct. Il y a aujourd'hui deux types de
contenus sur le Web: d'une part, les sites de contenu très
proches des supports de presse traditionnels, comme AuFéminin.
Ce sont des médias à part entière. De
l'autre coté, on trouve des services de types Yahoo,
qui sont beaucoup plus proches des pages jaunes.
Quelle
devrait être la conséquence de cette vision duale
du marché ?
Les
deux types de sites sont complémentaires mais différents.
Ils ne doivent pas être utilisés et considérés
de la même manière sur un plan qualitatif. Par
ailleurs, dans la stratégie globale des annonceurs,
Internet se trouve un peu marginalisé alors qu'il s'agit
d'un véritable sixième média. Il faut
le faire sortir de son isolement, notamment en réfléchissant
au standard de commercialisation actuel de la vente au CPM.
Il ne s'agit pas non plus de rentrer dans un modèle
de vente au clic, car Internet est aussi un vrai média
d'image. L'internaute qui ne clique pas mais qui a été
exposé à une bannière, en particulier
sur un site média, présente un véritable
intérêt pour l'annonceur, or la vente au clic
ne permet pas de valoriser cette exposition.
Sur un marché publicitaire
tendu, dans lequel les prix sont plutôt tirés
vers le bas, comment comptez-vous valoriser davantage le support
AuFeminin.com?
D'abord, nous excluons par principe les modes
de vente alternatifs comme la vente au résultat. Par
ailleurs, nous commercialisons également des espaces
à haute valeur ajoutée, comme notre "quatrième
de couverture". Nous vendons ainsi au forfait un format
qui prend 100% de la part de voix pour quasiment un quart
de page sans que l'internaute ait besoin d'utiliser son ascenseur.
On est ainsi très proche de la quatrième de
couverture en presse. C'est une approche très qualitative
pour l'annonceur et nous poursuivrons dans la création
d'une offre d'espaces haut de gamme. Mais nous n'acceptons
par exemple jamais de bannières sonores, que nous jugeons
trop intrusives. Nous nous efforçons de respecter
des limites, pour ne pas gêner notre lecteur.
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