C'est l'aboutissement d'un travail
de longue haleine : Freever.com,
société spécialisée dans les services
de divertissement via le protocole SMS (Short Message Service)
de la norme GSM, a obtenu des trois principaux opérateurs
de téléphonie mobile en France (SFR, Itinéris
et Bouygues Telecom) l'autorisation d'interconnecter leurs
différents services SMS via sa propre plate-forme.
Les membres de Freever peuvent ainsi échanger des SMS
quel que soit leur opérateur respectif. Par ce biais,
Freever propose d'accéder à des services de
"chats" ou des forums basés sur le système
de télémessages. "Notre service a été
opérationnel rapidement car le SMS est beaucoup plus
populaire que le Wap, indique Jérôme Traisnel,
PDG de Freever. Mais pour réussir, nous devions nous
engager avec les opérateurs les importants. Auparavant,
il nous était en effet difficile d'expliquer à
nos partenaires de contenu que nous pouvions toucher les abonnés
SFR mais, par exemple, pas ceux d'Itinéris." Un
triple accord qui permet à Freever s'installer sur
un marché à fort potentiel : actuellement,
en France, 21 millions de SMS sont envoyés chaque jour.
Du côté des opérateurs mobiles, les accords
ont été signés au fur et à mesure.
En juin 2000, SFR et le portail
multi-accès Vizzavi (Groupe Vivendi Universal) ouvrent
le bal en donnant les premiers leur visa. Dans la foulée,
Bouygues Telecom accepte également d'intégrer
le service transversal de SMS. Il restait alors à Freever
à persuader un dernier acteur, et pas des moindres
: France Télécom. En février 2001, l'opérateur
nationale (qui englobe Itinéris, Ola et Mobicarte)
se rallie finalement au projet d'interconnection des services
SMS. "Je crois que
notre indépendance nous a permis de nouer des contacts
plus facilement avec les opérateurs", indique
Jérôme Traisnel. Notre modèle économique
repose essentiellement sur les licences que nous signons avec
les opérateurs. L'objectif final étant de générer
du trafic sur leurs services SMS.". La plate-forme repose
sur la technologie EJB (Enterprise Java Beans), qui repose
sur un cluster de bases de données qui permet de répartir
des informations sur différents serveurs pour une meilleure
disponibilité.
Pour accéder au service Freever, les utilisateurs doivent
s'inscrire par le biais d'un numéro de téléphone
unique qui débouche sur un serveur vocal (0,65 francs
la minute). Ensuite, les opérateurs de téléphonie
mobile prennent le relais pour facturer l'envoi d'un SMS sans
surtaxe. Freever prévoit également la possibilité
de s'inscrire via son site Internet. La société
s'engage à ne pas commercialiser les informations nominatives
recueillies au cours de l'inscription mais compte procéder
de manière aléatoire à des vérifications
pour éviter tout débordement sur le contenu
des SMS. En décortiquant la charte de Freever, on peut
néanmoins rester assez perplexe sur certaines clauses
précisant que "les données circulant sur les réseaux
ne sont pas protégées, notamment contre les détournements
éventuels".
Actuellement, la société
recense 175.000 membres, l'objectif étant d'atteindre
le million d'ici la fin de l'année. Pour se faire,
des partenariats devraient se multiplier avec descercles communautaires
déjà existants, comme les supporters du Club
de Football des Girondins. Mais Freever ne compte pas s'arrêter
aux limites des communautés SMS. La société
investit également dans les jeux via le même
protocole. Ainsi, elle a récemment lancé une
"loterie mobile" baptisée BipBiploto.com.
Freever compte dorénavant s'auto-financer après
avoir procédé à deux levées de
fonds. En décembre 99, la société avait
obtenu 800.000 euros de la part de
CDC-Innovation, d'Apollo Invest et de Fenswood. En septembre
2000, elle avait réalisé un second tour de table
plus conséquent de 12 millions d'euros en provenance
de ses investisseurs
initiaux soutenus, cette fois-ci, par Net Partners et Add
Partners (cf l'article
JDNet du 06/10/00). Sur 2001, Freever vise un chiffre d'affaires
de 5 millions d'euros avec un effectif de 50 personnes. Le
retour à l'équilibre est prévu, quant
à lui, mi-2002. Freever
compte également exporter son concept en Europe : en
février 2000, la société avait déjà
signé un accord identique avec Vodafone au Royaume-Uni.
Elle est également présente en Italie.
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