Net Mobile
SMS : Freever fédère les trois opérateurs mobiles français
La société, spécialisée dans les applications communautaires via mobiles, espère avec ce triple accord dépasser le million d'utilisateurs d'ici la fin de l'année. --> (Mercredi 11 avril 2001)
         

C'est l'aboutissement d'un travail de longue haleine : Freever.com, société spécialisée dans les services de divertissement via le protocole SMS (Short Message Service) de la norme GSM, a obtenu des trois principaux opérateurs de téléphonie mobile en France (SFR, Itinéris et Bouygues Telecom) l'autorisation d'interconnecter leurs différents services SMS via sa propre plate-forme. Les membres de Freever peuvent ainsi échanger des SMS quel que soit leur opérateur respectif. Par ce biais, Freever propose d'accéder à des services de "chats" ou des forums basés sur le système de télémessages. "Notre service a été opérationnel rapidement car le SMS est beaucoup plus populaire que le Wap, indique Jérôme Traisnel, PDG de Freever. Mais pour réussir, nous devions nous engager avec les opérateurs les importants. Auparavant, il nous était en effet difficile d'expliquer à nos partenaires de contenu que nous pouvions toucher les abonnés SFR mais, par exemple, pas ceux d'Itinéris." Un triple accord qui permet à Freever s'installer sur un marché à fort potentiel : actuellement, en France, 21 millions de SMS sont envoyés chaque jour.

Du côté des opérateurs mobiles, les accords ont été signés au fur et à mesure. En juin 2000, SFR et le portail
multi-accès Vizzavi (Groupe Vivendi Universal) ouvrent le bal en donnant les premiers leur visa. Dans la foulée, Bouygues Telecom accepte également d'intégrer le service transversal de SMS. Il restait alors à Freever à persuader un dernier acteur, et pas des moindres : France Télécom. En février 2001, l'opérateur nationale (qui englobe Itinéris, Ola et Mobicarte) se rallie finalement au projet d'interconnection des services SMS. "Je crois que notre indépendance nous a permis de nouer des contacts plus facilement avec les opérateurs", indique Jérôme Traisnel. Notre modèle économique repose essentiellement sur les licences que nous signons avec les opérateurs. L'objectif final étant de générer du trafic sur leurs services SMS.". La plate-forme repose sur la technologie EJB (Enterprise Java Beans), qui repose sur un cluster de bases de données qui permet de répartir des informations sur différents serveurs pour une meilleure disponibilité.

Pour accéder au service Freever, les utilisateurs doivent s'inscrire par le biais d'un numéro de téléphone unique qui débouche sur un serveur vocal (0,65 francs la minute). Ensuite, les opérateurs de téléphonie mobile prennent le relais pour facturer l'envoi d'un SMS sans surtaxe. Freever prévoit également la possibilité de s'inscrire via son site Internet. La société s'engage à ne pas commercialiser les informations nominatives recueillies au cours de l'inscription mais compte procéder de manière aléatoire à des vérifications pour éviter tout débordement sur le contenu des SMS. En décortiquant la charte de Freever, on peut néanmoins rester assez perplexe sur certaines clauses précisant que "les données circulant sur les réseaux ne sont pas protégées, notamment contre les détournements éventuels".

Actuellement, la société recense 175.000 membres, l'objectif étant d'atteindre le million d'ici la fin de l'année. Pour se faire, des partenariats devraient se multiplier avec descercles communautaires déjà existants, comme les supporters du Club de Football des Girondins. Mais Freever ne compte pas s'arrêter aux limites des communautés SMS. La société investit également dans les jeux via le même protocole. Ainsi, elle a récemment lancé une "loterie mobile" baptisée BipBiploto.com.

Freever compte dorénavant s'auto-financer après avoir procédé à deux levées de fonds. En décembre 99, la société avait obtenu 800.000 euros de la part de
CDC-Innovation, d'Apollo Invest et de Fenswood. En septembre 2000, elle avait réalisé un second tour de table plus conséquent de 12 millions d'euros en provenance de ses investisseurs initiaux soutenus, cette fois-ci, par Net Partners et Add Partners (cf l'article JDNet du 06/10/00). Sur 2001, Freever vise un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros avec un effectif de 50 personnes. Le retour à l'équilibre est prévu, quant à lui, mi-2002. Freever compte également exporter son concept en Europe : en février 2000, la société avait déjà signé un accord identique avec Vodafone au Royaume-Uni. Elle est également présente en Italie.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International