Le secrétariat
d'Etat à l'Outre-Mer a commandé une étude visant à établir
un état des lieux de l'Internet dans les départements d'outre-mer.
Achevée à la fin du mois d'avril, cette étude devrait aboutir
à la présentation d'un premier plan d'action par le Premier
ministre à l'occasion des Universités de la communication
ayant lieu cet été. Parmi les axes prioritaires figureront
le développement des infrastructures, notamment à un niveau
local. Plusieurs solutions, comme la boucle locale radio,
sont envisagées même si elles dépendent en grande partie des
spécificités des différents terrains. Il paraît en
effet plus pertinent d'enterrer un câble à haut débit en Martinique
qu'en Guyane, dont l'archipel serait peut-être mieux desservie
par un réseau hertzien. La principale difficulté étant de
trouver des solutions permettant de contourner les problèmes
liés à la grande hétérogénéité de ces différents territoires
en terme de connexion et d'infrastructure.
Autre axe de travail : le
développement de points d'accès Internet publics afin
de faciliter les télé-procédures, notamment grâce à la signature
électronique. En Guyane, ce déploiement permettrait
par exemple aux habitants d'éviter d'effectuer de longs trajets
pour remplir le moindre formulaire. Ces points d'accès publics
pourraient être répartis au sein des sous-préfectures, des
mairies, et même de certains chef-lieux parmi les plus importants.
Les formations dans les écoles, collèges et universités devraient
également se développer dans une large mesure, ainsi qu'à
un niveau associatif et professionnel.
En ce qui concerne les entreprises
locales, Internet devrait permettre de résoudre certains problèmes
liés notamment au décalage horaire. Les relations que les
sociétés ont avec leurs clients et leurs fournisseurs pourraient
ainsi être facilitées par l'utilisation de la messagerie
électronique. Il en va de même pour les familles dont les
membres sont parfois très dispersés. Dans cet état
d'esprit, des mesures fiscales viennent déjà
d'entrer en vigueur afin de défiscaliser les biens matériels
dans les Dom. Ces mesures visent à permettre l'accroissement
du taux d'équipement au sein des entreprises et à favoriser
l'implantation de sociétés venant de la métropole, même si
la priorité est accordée aux acteurs locaux. Une initiative
d'autant plus primordiale que les entreprises disposant d'outils
informatiques sont pénalisées par des conditions climatiques
(chaleur et humidité) et structurelles (réseau électrique
moins fiable qu'en métropole) mettant souvent le matériel
à rude épreuve. L'investissement pour la protection d'un serveur
est par exemple beaucoup plus élevé en outre-mer qu'en métropole.
En terme de budget, les dépenses
allouées au développement des nouvelles technologies de l'information
dépendront des résultats de cette étude. Les coûts seront
assurés par les régions concernées, par l'Etat ainsi que par
l'Union Européenne, notamment dans le cadre du DOCUP (Document
unique de programme pour les DOM) européen. Une
chose est certaine, Internet trouve dans les DOM une utilisation
immédiate. La Martinique est par exemple en avance en matière
d'Internet par rapport à la métropole. 31% des foyers sont
en effet équipés d'un ordinateur (94% pour les enseignants
et 61% pour les étudiants), dont 15,6% possèdent une connexion
à Internet. D'après le secrétariat d'Etat à l'outre-mer, 3,7%
des foyers martiniquais ont déjà effectué un achat en ligne,
soit presque trois fois plus que la moyenne nationale. Le
nombre d'internautes est également en constante progression.
La Guadeloupe comptait environ 7.000 internautes en 1999,
pour le double à la fin de l'année 2000. A la fin 2000, les
internautes réunionnais étaient quant à eux près de 40.000.
En ce qui concerne l'équipement
au sein des PME, le taux apparaît légèrement inférieur à celui
de la métropole. En Martinique, 80% des PME sont équipées
d'au moins un ordinateur contre 94% pour la moyenne nationale.
En Martinique, seulement 53% des PME sont connectées à Internet
contre 72% au niveau national. Un nouvel état les lieux devrait
être effectué à la mi 2002 par le secrétariat d'Etat à l'Outre-Mer,
afin de rendre compte de la progression de l'implantation
des nouvelles technologies au sein de ces départements.
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