Emploi
Embauche : les grandes entreprises se déguisent en start-up
Selon une étude réalisée sur 144 grandes entreprises, l'heure est aux micro-structures internes afin de séduire les jeunes diplômés des Grandes Ecoles. --> (Jeudi 12 avril 2001)
         

Bernard Hodes Group vient de rendre publique son étude portant sur le recrutement par les grandes entreprises des jeunes diplômés des Grandes Ecoles en 2000. Le panel de cette étude est constitué des 144 entreprises internationales ayant le plus recruté de salariés en France l'année dernière. Près de la moitié des firmes contactées emploient actuellement plus de 15.000 salariés à travers le monde. En 2000, 30% d'entres elles ont recruté plus de 100 nouveaux salariés en France et 15% plus de 300. Première constatation : le secteur des nouvelles technologies représenterait environ 25% des annonces d'embauche mises sur le marché tous secteurs et toutes activités confondus. Un taux record.

Selon cette étude, la grande nouveauté sur le marché du travail en 2000 a certainement été l'inversion des rapports de force entre les entreprises et les jeunes diplômés de Grandes Ecoles (de commerce, d'ingénieur, ainsi que les troisièmes cycles universitaires). Les entreprises sont désormais placées en position de demandeurs au sein d'un marché fortement concurrentiel. "Ces sociétés commencent à considérer les candidats comme des clients qu'il faut absolument séduire et surtout fidéliser, explique Antoine Jeandet, le responsable de l'étude. En 2000, 70% des directeurs des ressources humaines nous ont dit avoir éprouvé beaucoup de difficultés en terme d'embauche. Les candidats ont des nouvelles attentes auxquelles ces entreprises peinent apparemment à répondre. Les jeunes ont actuellement beaucoup plus tendance à prendre des risques pour leur premier emploi en se lançant directement avec des copains ou dans des start-up." La majeure partie des sociétés contactées par Bernard Hodes ont en effet avoué avoir eu du mal à atteindre leurs objectifs de recrutement de par la fuite des talents vers les PME de la nouvelle économie. Ces dernières semblent recevoir la faveur des jeunes diplômés grâce à l'autonomie qu'elles leur promettent ainsi que l'ambiance de travail, jugée "plus épanouissante".

A la vue des déboires que connaît actuellement la nouvelle économie, cette tendance risque de s'inverser pour l'année 2001. "Sur l'année 2001, prévoit Antoine Jeandet, les grands groupes vont certainement retrouver leurs attraits. Ces derniers ont en effet tendance a créer des structures plus petites, des divisions, des filiales, afin de concilier les avantages d'une micro-structure avec ceux d'une grosse société. Les salariés s'y retrouvent en général sur le plan de l'autonomie de travail." Pour l'année 2001, les prévisions de recrutement de ces grandes sociétés sont plutôt optimistes. Malgré les plan sociaux qui s'enchaînent aux Etats-Unis, "les directeurs des ressources humaines gardent le moral au beau fixe", affirme Antoine Jeandet.

Il semblerait également que les 144 entreprises sondées aient rencontré des difficultés vis à vis des nouveaux canaux de diffusion, notamment les sites consacrés à l'emploi. "L'explosion du média Internet en terme d'offres d'emploi a contribué à fluidifier ce marché, souligne Antoine Jeandet. Les grandes entreprises se retrouvent désormais au même niveau que la moindre PME de 4 salariés. La concurrence sur les profils les plus recherchés est donc devenue très féroce." En ce qui concerne l'utilisation des nouvelles formes de communication dans les campagnes de recrutement, seulement 29% des sociétés contactées affirment avoir innové dans ce domaine. Globalement, les entreprises ayant utilisé Internet et ses possibilités dans leur politique de recrutement sont également celles qui ont éprouvé le moins de difficultés à attirer les nouveaux venus.

[Philippe Rémond, JDNet]
 
 
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