Bernard
Hodes Group vient de rendre publique son étude portant
sur le recrutement par les grandes entreprises des jeunes
diplômés des Grandes Ecoles en 2000. Le panel de cette étude
est constitué des 144 entreprises internationales ayant le
plus recruté de salariés en France l'année dernière. Près
de la moitié des firmes contactées emploient actuellement
plus de 15.000 salariés à travers le monde. En 2000, 30% d'entres
elles ont recruté plus de 100 nouveaux salariés en France
et 15% plus de 300. Première constatation : le secteur
des nouvelles technologies représenterait environ 25% des
annonces d'embauche mises sur le marché tous secteurs et toutes
activités confondus. Un taux record.
Selon cette étude, la
grande nouveauté sur le marché du travail en 2000 a certainement
été l'inversion des rapports de force entre les entreprises
et les jeunes diplômés de Grandes Ecoles (de commerce, d'ingénieur,
ainsi que les troisièmes cycles universitaires). Les entreprises
sont désormais placées en position de demandeurs au sein d'un
marché fortement concurrentiel. "Ces sociétés commencent à
considérer les candidats comme des clients qu'il faut absolument
séduire et surtout fidéliser, explique Antoine Jeandet, le
responsable de l'étude. En 2000, 70% des directeurs des ressources
humaines nous ont dit avoir éprouvé beaucoup de difficultés
en terme d'embauche. Les candidats ont des nouvelles attentes
auxquelles ces entreprises peinent apparemment à répondre.
Les jeunes ont actuellement beaucoup plus tendance à prendre
des risques pour leur premier emploi en se lançant directement
avec des copains ou dans des start-up." La majeure partie
des sociétés contactées par Bernard Hodes ont en effet avoué
avoir eu du mal à atteindre leurs objectifs de recrutement
de par la fuite des talents vers les PME de la nouvelle économie.
Ces dernières semblent recevoir la faveur des jeunes diplômés
grâce à l'autonomie qu'elles leur promettent ainsi que l'ambiance
de travail, jugée "plus épanouissante".
A la vue des déboires que connaît
actuellement la nouvelle économie, cette tendance risque de
s'inverser pour l'année 2001. "Sur l'année 2001, prévoit Antoine
Jeandet, les grands groupes vont certainement retrouver leurs
attraits. Ces derniers ont en effet tendance a créer des structures
plus petites, des divisions, des filiales, afin de concilier
les avantages d'une micro-structure avec ceux d'une grosse
société. Les salariés s'y retrouvent en général sur le plan
de l'autonomie de travail." Pour l'année 2001, les prévisions
de recrutement de ces grandes sociétés sont plutôt optimistes.
Malgré les plan sociaux qui s'enchaînent aux Etats-Unis,
"les directeurs des ressources humaines gardent le moral au
beau fixe", affirme Antoine Jeandet.
Il semblerait également que les
144 entreprises sondées aient rencontré des difficultés vis
à vis des nouveaux canaux de diffusion, notamment les sites
consacrés à l'emploi. "L'explosion du média Internet en terme
d'offres d'emploi a contribué à fluidifier ce marché, souligne
Antoine Jeandet. Les grandes entreprises se retrouvent désormais
au même niveau que la moindre PME de 4 salariés. La concurrence
sur les profils les plus recherchés est donc devenue très
féroce." En ce qui concerne l'utilisation des nouvelles
formes de communication dans les campagnes de recrutement,
seulement 29% des sociétés contactées affirment avoir innové
dans ce domaine. Globalement, les entreprises ayant utilisé
Internet et ses possibilités dans leur politique de recrutement
sont également celles qui ont éprouvé le moins de difficultés
à attirer les nouveaux venus.
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