"Le métier
de courtier en ligne est rentable". C'est le principal
motif de satisfaction qu'ont voulu retenir hier les
dirigeants de Fimatex
lors de présentation des résultats annuels
de la société. La filiale de la Société
Générale a en effet publié un résultat
avant frais marketing positif de 4,8 millions d'euros
pour un produit net bancaire (ie : chiffre d'affaires)
de 60,6 millions d'euros pour son exercice 2000.
Une bonne nouvelle à l'heure où beaucoup
de sociétés Internet cotées ne
sont même pas rentables en terme d'exploitation
(lire tableau ci-dessous). Mais
qui n'empêche pas Fimatex d'afficher un résultat
net négatif de 35,4 millions d'euros
en raison des trés lourdes dépenses (37,4
millions d'euros) en communication et marketing.
|
PNB
|
Résultat
(hors coûts marketing)
|
Résultat
net
|
Coûts
marketing
|
Nombre
de clients *
|
Cap.
boursière
|
81
|
+4,8
millions d'euros
|
-35,4
millions d'euros
|
37,4
millions d'euros
|
96.376
|
234
millions d'euros
|
*
La société dispose de 63.117 comptes en
France, 32.800 en Allemagne et 459 en Espagne et Angleterre
où les activités viennent de débuter.
L'encours moyen par client est de 11.000 euros.
En prenant les données en brut, le coût
d'acquisition des nouveaux clients en 2000 s'élèverait
ainsi à près de 560 euros. Vincent Taupin,
le président de Fimatex, citant des sources Secodip,
a estimé que le coût d'acquisition était
plutôt proche de "181 euros" pour l'année
2000 et de "385 euros en France". La situation
financière de la société est en
revanche plutôt saine puisque la trésorerie
s'éleverait au 31 décembre 2000 à
160 millions d'euros et les fonds propres à 186,1
millions d'euros. Vincent Taupin a d'ailleurs jugé
qu'au regard de la capitalisation boursière du
courtier, 234 millions d'euros, le titre pouvait apparaître
comme un peu sous-évalué.
Pour
revenir en grâce aux yeux des investisseurs, Fimatex
veut donc continuer à réduire ses coûts
cette année pour atteindre la rentabilité
"dès la mi-2002" pour l'ensemble du
groupe. Cet effort financier passera notamment par une
réduction de la voilure à l'échelle
européenne. Le courtier en ligne a ainsi confirmé,
par la voix de son président, qu'il abandonnait
provisoirement ses velléités de développement
en Italie et qu'il allait gérer les comptes de
ses clients suisses à partir de son implantation
allemande. Cette fermeture des bureaux helvétiques
devrait coûter près de 3 millions d'euros
au groupe sur l'exercice 2001. En revanche Fimatex a
ouvert, cette semaine, comme prévu une filiale
en Espagne. Le groupe qui devrait par ailleurs "peu
recruter cette année" compte également
réduire ses dépenses de marketing de 25%
par rapport à l'an dernier.
Quant
à la possibilité de voir Fimatex racheter
d'autres courtiers en ligne pour augmenter sa base de
clients, elle apparaît pour l'instant trés
hypothétique. "Si cela consiste à
racheter uniquement des clients pourquoi pas, a expliqué
Vincent Taupin. Mais lors d'un rachat il faut généralement
également intégrer une nouvelle équipe,
une nouvelle plate-forme voire une nouvelle organisation.
Or nous ne voulons pas de cette situation." En
revanche, Vincent Taupin reste convaincu que "des
chamboulements majeurs interviendrons encore dans le
secteur cette année". Pour son exercice
2001, Fimatex table sur une croissance du nombre de
comptes de 3 à 5% par mois. Le groupe prévoit
d'afficher une perte nette globale de près de
28 millions d'euros en 2001 malgré des résultats
net positifs pour ses filiales françaises et
allemandes. Fimatex emploie actuellement 346 personnes
et est présent en France, en Allemagne, au Royaume
Uni et en Espagne.
Résultats
annuels de courtiers cotés à Paris
(en millions d'euros)
|
Sociétés
|
PNB
|
Résultat
(hors MKT)
|
Résultat
net
|
Coûts
marketing
|
Nombre
de clients
|
Cap.
boursière
|
|
29,1
|
-24,2
|
-71,4
|
45,5
|
58.329
|
297
|
|
6,455
|
+3,142
|
+
0,749
|
2,432
|
1027
|
23
|
|
26,471
|
-3,929
|
-15,959
|
12,026
|
30.215
|
23
|
PNB
: Produit net bancaire
Rés (hors MKT) : résultat hors frais de
marketing
MKT : dépenses de marketing sur l'année
|