E-Commerce
Marchand et rentable : PlaneteDiscount goûte à sa première levée de fonds
Lancé en 1997, PlaneteDiscount a engrangé des bénéfices dès la première année. Le site vient de réaliser une levée de fonds de 5 millions de francs. Retour d'expérience. --> (Mercredi 25 avril 2001)
         

William Benmaor est ce qu'on appelle un vieux de la vieille en Micro-Informatique mais aussi sur Internet. Fondateur de Serap Micro-Informatique, il n'a pas hésité à cesser cette activité pour lancer, en 1997, un site de vente de produits high-tech. Rentable dès la première année, William Benmaor s'occupait alors tout seul du site. Depuis, PlaneteDiscount compte une douzaine de salariés et est toujours bénéficiaire en 2000, avec 10 millions de francs de chiffre d'affaires. En qualité de pionnier, William Benmaor détaille sa méthode qui l'a aujourd'hui amené à boucler son premier tour de table.

Le lancement du site et la cible visée. "J'ai commencé tout seul. J'ai dirigé pendant 15 ans la Serap Micro-Informatique, ce qui m'a appris à savoir acheter les produits. Quand Internet a commencé à se développer, j'ai compris le potentiel qu'il y avait et les marges que l'on pouvait réaliser sur des produits, tout en les vendant à des prix très compétitifs. J'ai donc décidé de lancer, en fonds propre, ce qui s'appelait à l'origine MicroDiscount. Au départ, les internautes qui venaient sur le site étaient hyper compétents. C'était plutôt eux qui nous donnaient des conseils que l'inverse ! Depuis, je me suis diversifié, la gamme de produits s'est élargie, et le public aussi. Je dirais que les internautes qui viennent sur le site sont désormais plutôt des amateurs éclairés. Mais on ne touche pas encore le grand public."

Le choix du nom. "J'ai d'emblée opté pour "Discount" parce que c'est un mot qui attire tout de suite et qui permet de se positionner clairement sur son créneau. Comme je vendais exclusivement du matériel informatique à l'origine, j'ai choisi d'accoler "Micro" au mot discount, d'autant plus que c'est un mot très international, qui me permettait de vendre à l'étranger sans avoir à traduire ma marque. Mais en diversifiant les produits vendus, j'ai ensuite choisi d'appeler le site PlaneteDiscount, ce qui reste très généraliste. Je possède aussi "GalaxyDiscount", mais ça, ce sera pour de futurs développements... J'avais déjà compris il y a quatre ans l'importance des noms de domaine, c'est pourquoi j'ai déposé une trentaine de noms finissant par Discount. Il m'en reste encore un certain nombre que je n'utilise pas. Peut-être même vais-je les vendre un jour."

Le paiement en ligne et la livraison. "Dans la mesure où j'ai lancé le site très tôt, il a fallu réellement tout développer en interne. Les web-agencies n'existaient pas à l'époque et le paiement sécurisé en était à ses balbutiements. En fait, PlaneteDiscount a la particularité d'être agréé SLL en interne, puisque nous avons dû développer notre propre technologie. Mais en fin de compte, cela nous fait faire des économies. En ce qui concerne la livraison, elle se fait le plus souvent en 24 à 48 heures sur la France. Nous travaillons avec La Poste, Calberson, TAT... Mais en période de rush, comme à Noël, nous ne sommes pas épargnés par les retards."

Les résultats. "Pour la première année d'activité de la société, en 1998, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 millions de francs. En 2000, il était de 10 millions de francs. Nous sommes toujours bénéficiaires mais les résultats ne sont pas encore définitifs. En tout cas, en 1999, pour 7 millions de francs de chiffre d'affaires, nous avons réalisé un bénéfice net après impôts de 380.000 francs. Pour l'instant, nos marges se situent autour de 15% et nous espérons pouvoir les maintenir. Mais la concurrence se fait de plus en plus dure."

Les comparateurs de prix et la publicité. "C'est grâce à des moteurs d'achat comme Kelkoo ou ZDNet que nous avons une réelle visibilité. Cela nous amène beaucoup de monde et c'est là que le mot Discount fait son effet auprès du public, d'autant plus que nous sommes très bien positionnés, avec des réductions allant parfois de 30 à 50% sur les prix publics. Le problème des discounters, c'est que les fabriquants n'aiment pas que l'on communique autour de produits à prix bradés. Ils pensent que c'est mauvais pour leur image de marque. C'est donc un jeu assez subtil où il faut communiquer sur nos prix bas, sans pour autant citer de marque."

Pourquoi une levée de fonds maintenant ? "Nous venons de boucler notre premier tout de table auprès de deux sociétés de capital-risque : Cyber Capital de Pierre Sissman et Avenir Entreprises Gestion, filiale de la BDPME et de la Caisse des Dépôts. Cette levée de fonds se monte à 5 millions de francs pour une valorisation supérieure à 10 millions de francs. Nous avions besoin de cet argent pour communiquer et nous développer. En effet, alors que la présence dans les rubriques shopping des portails était gratuite au début, il faut désormais payer. L'argent va aussi nous servir pour refaire le site, investir dans de nouveaux locaux et avoir un meilleur référencement. En raison de ces dépenses, nous ne serons sans doute pas rentables en 2001 mais c'est une année de croissance pour mieux se développer par la suite."

L'avenir... "La levée de fonds va aussi nous permettre de nous développer au niveau du staff, donc de voir plus grand et de proposer plus de produits. Nous voulons avant tout rester très prudents. J'estime que les fusions mènent à la confusion, alors ce genre de développement n'est pas encore prévu. Toutefois, je reste ouvert à toutes les propositions et des rapprochements sont toujours possibles. En ce qui concerne d'autres levées de fonds, le problème, c'est que plus on a d'argent, plus on en dépense. Si c'est juste pour faire des pertes supplémentaires, cela ne vaut pas le coup..."

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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