Pour faire face sur la
toile à son concurrent direct, Décathlon,
l'enseigne Go Sport, filiale de Rallye (groupe Casino), a tissé
un réseau. Le site, qui garde son identité
propre, est associé par des liens à deux
autres marchands dédiés au sport, Courir.com
et Moviesport.com.
Deux enseignes, qui comme Go Sport, possèdent
un réseau physique mais dont le positionnement
ne repose pas sur les mêmes segments de consommation.
Comme son nom l'indique, Courir est spécialisé
dans la vente de chaussures de sport, tandis que Moviesport
cible les sports de glisse. Ce nouvel ensemble totalise
2.800 modèles en ligne (2.300 pour Go Sport,
200 pour Courir et 300 pour Moviesport). "Dans
la plupart des cas, les assortiments ne se superposent
pas, les produits présents sur Courir étant
normalement plus spécifiques", précise
Hervé Roche, directeur marketing de Gosport.com.
Si cette stratégie
permet au groupe d'élargir son positionnement
et sa cible de clientèle, elle est le fruit de
la fusion, en septembre 2000 de Go Sport et Courir,
une autre filiale de Rallye, propriétaire de
Moviesport. De cette fusion est né en janvier
2001, le Groupe Go Sport, dont le chiffre d'affaires
était estimé en 2000 à 4,35 milliards
de francs TTC. Ce nouvel ensemble, qui revendique 16%
de part de marché du sport, entend bien dans
l'avenir concurrencer Décathlon qui détiendrait
50% du marché. L'ensemble du réseau totalise
450 points de vente (282 pour Go Sport, 160 pour Courir
et 8 pour Moviesport).
Les trois sites sont gérés
sur le plan technique et commercial par la même
filiale interactive, Gosport.com. Créée
en juillet 2000 pour s'occuper de l'activité
vente à distance de Go Sport, son capital appartient
pour 30% à Casino Entreprise, pour 40% à
Rallye et pour 40% à Go Sport. Bien que les trois
enseignes fassent partie du même groupe, chacune
a sa propre plate forme logistique qui sert à
approvisionner ses magasins. Le groupe n'a en effet
pas jugé utile de mettre en place un plate forme
dédiée. Il est d'ailleurs difficile de
se rendre compte des volumes que doivent traiter les
enseignes, Hervé Roche ne souhaitant pas communiquer
les chiffres de l'activité marchande des sites.
Dans le cas de Go Sport, les articles commandés
sur Internet sont soit envoyés directement depuis
la plate forme logistique des magasins chez le particulier,
soit prélevés dans les points de vente
en cas de rupture de stock. Le groupe travaille avec
deux transporteurs, La Poste, en collissimo suivi liberté
et en chronopost pour les petits articles, et Calberson,
pour les produits hors gabarit.
Pour
Go Sport, Internet est un moyen complémentaire
de distribution qui permet de toucher une clientèle
située en dehors de la zone de chalandise de
ses magasins. Le site sert également à
draîner du trafic vers les points de vente. En
effet, Go-sport.fr ne référence que 20%
des produits présents dans un magasin moyen.
"Nous avons choisi 20% des produits qui chez nous,
génèrent 80% du chiffre d'affaires",
ajoute Hervé
Roche. Sur Courir.com et Moviesport.com, l'assortiment
est plus exhaustif. Courir référence 200
produits en ligne, alors que son assortiment moyen en
magasin oscille entre 200 et 400 modèles. Moviesport.com
propose, quant à lui, 300 articles pour 400 à
500 en magasin. "Chez Go Sport, déclare
Hervé Roche, l'assortiment en ligne devrait progressivement
s'étendre au rythme d'environ 400 modèles
par mois".
Comme Décathlon
(Lire l'interview
de Stéphan Rocton, le directeur e-Commerce de
Decathlon), Go Sport mise sur le développement
du contenu sur son site. Mais à l'inverse du
leader du marché, qui est à la fois distributeur
et producteur, l'essentiel du contenu présent
sur le site Go Sport est du conseil à la vente.
Il ne porte pas sur les marques, sur lesquelles l'enseigne
réalise 70% de son chiffre d'affaires. "Sur
le site, les produits qui se vendent le mieux sont les
appareils de musculation, les produits de télé-achat
et les produits voluminaux", concède Hervé
Roche, sans préciser de poucentage ou de volume.
Le trafic se situerait "entre 100.000 et 200.000
connexions par mois", la cible client du site "n'étant
pas encore stabilisée".
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