L'arrivée
en France de l'e-voyagiste américain Travelocity
se fait attendre depuis plusieurs mois. Sans succès.
C'est peut-être du côté du nom de
domaine et du dépôt de la marque qu'il
faut trouver une raison à ce retard. En effet,
à l'adresse Travelocity.fr,
la société Express
Voyages, détentrice du nom de domaine, affiche
différentes bannières publicitaires d'agence
de voyages, y compris la sienne.
L'histoire
commence en février 2001. Le 21 de ce mois, Pierre
Duarte, directeur général d'Express Voyages,
dépose le nom de domaine puis s'intéresse
à la marque : "Je me suis aperçu
que Travelocity n'avait pas verrouillé correctement
sa marque en France. C'était un jeu au départ.
On a voulu leur montrer qu'ils avaient mal fait leur
boulot. A l'INPI
(Institut National de la Propriété
Industrielle, ndlr), ils n'avaient déposé
leur marque que dans trois classes et encore, dans le
domaine informatique." A
l'INPI, on peut en effet constater que l'e-voyagiste
a déposé sa marque à "Programmes
d'ordinateur enregistrés fournissant des informations
de voyages", Pierre Duarte a déposé
Travelocity à "Réservation d'hôtels.
Organisation de séjours, etc."
Selon
son directeur général, Express Voyages
souhaitait simplement faire un pied de nez au géant
du voyage en ligne. Mais Travelocity a très mal
réagi et a assigné la société
en justice. "Nous étions tout à fait
encluns à leur rendre leur marque et leur nom
de domaine, en échange d'un remboursement des
frais et, éventuellement, contre un dédommagement
mais ils ont pris ça de haut et sont immédiatement
allés sur le terrain juridique", explique
Pierre Duarte. Les conclusions des deux parties ont
été déposées le 2 juillet
dernier. Il faut maintenant attendre que la date du
jugement soit fixée et savoir si Travelocity
va pouvoir récupérer sa marque et son
URL en France.
Autre
répercussion : Sabre, le premier système global
de distribution (GDS) au monde et l'actionnaire majoritaire
de Travelocity (70 % du capital), a décidé
de cesser de travailler avec l'agence Express Voyages.
"Cette mesure de rétorsion a été
très pénible pour nous car, du jour au
lendemain, nous avons dû nous retourner. La perte
de Sabre nous a coupé la saison et il a fallu
passer très vite à un autre GDS, Amadeus,
en l'occurrence", ajoute Pierre Duarte. Et c'est
maintenant Express Voyages qui poursuit Sabre en justice
pour rupture abusive de contrat...
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