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Internet payant : France Télécom propose le kit du nouveau business modèle
Migration sur Minitel, solution de micro-paiement, kit de connexion... L'opérateur se positionne sur toutes les solutions d'accompagnement destinées aux sites en quête du modèle payant. --> (Mercredi 18 juillet 2001)
         

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Boursorama, Chapitre, Immostreet, Jobfinance, Yahoo... Depuis quelques mois, la liste des acteurs Internet qui ont choisi de prendre pied sur le Minitel s'est sérieusement allongée. Raison invoquée pour cette transhumance électronique : la recherche du modèle payant, alors que le financement par l'e-publicité montre des signes de faiblesse. Du côté de France Télécom, on observe avec un certain bonheur cette déclinaison montante des "www" en "3615". A peine bon à figurer dans la rubrique antiquités d'iBazar début 2000, le Minitel -et ses 15 millions d'utilisateurs payants- devient désormais un canal tentant pour tout portail français qui se respecte. "Mais il ne faut pas croire au miracle, tempère d'entrée Olivier Bon, directeur des Kiosques Minitel et Internet de France Télécom. Pour générer du trafic sur Minitel, il faut du temps et de la volonté."

Le retour en force du 3615 chez les vépécistes

Créée en décembre 2000, la structure "Kiosques" de France Télécom centralise les supports commerciaux et techniques destinés aux éditeurs qui souhaitent s'installer sur l'Audiotel et le Minitel. Sur le volet télématique, la structure gère environ 7 000 fournisseurs pour 16 000 services (chaque adresse 36XX), soit 8 milliards de francs de recettes annelles à la clef. Parmi ces fournisseurs, figurent des poids lourds du Minitel qui, à leur manière, se rééduquent sur les avantages du 3615. "La vague Internet a été si forte que des éditeurs historiques du Minitel, comme les vépécistes, se sont mis à communiquer uniquement sur leur adresse Web, explique Olivier Bon. Aujourd'hui, ils mesurent le caractère excessif de cette stratégie et remettent en avant leur service Minitel. Ils ont compris que leur cible marketing, souvent au-dessus de 50 ans, est bien plus équipée en Minitel qu'en PC..." Chez les vépécistes du Nord on murmure ainsi que le 3615 et le numéro de téléphone du call-center pourraient bien reprendre leur position prédominante dans le prochain catalogue, juste au-dessus du "www". Sur les chaînes télévisées, la rentrée pourrait également être marquée par la mise en retrait du ".com" au profit des canaux téléphoniques, bien plus rémunérateurs.

En marge de ces vieux routiers, un temps amnésiques, une quinzaine de "pure-players" Internet ont fait le chemin inverse en s'appuyant sur l'offre "Et Hop Minitel !" de france Télécom. A l'instar des émulateurs Wap, cette solution permet aux sites de traduire leur contenu sur Minitel, en temps réel, et sans réinventer la roue. "En quelques jours de développement, l'éditeur peut ainsi proposer ses services sur Minitel, souligne Olivier Bon. Mais il est nécessaire d'opérer en amont une sélection des services à traduire. Sur Minitel, il faut aller à l'essentiel et se débarrasser des images." Aux dires de France Télécom, les coûts d'une telle opération de transfert seraient "30 à 50% moins chers" que pour la création d'un service Minitel ex nihilo et seraient "amortissables sur une période allant de 12 à 24 mois". Le libraire en ligne Chapitre.com a ainsi investi l'année dernière un peu moins de 70 000 francs pour se lancer sur Minitel.

Quelques dizaines de connexions par jour

Au même titre que les PDA ou le Wap, le Minitel s'intègre en fait comme un support (certes payant) parmi d'autres. La stratégie du modèle payant passe par une approche multimodale. Chez France Télécom, on préfère parler diversification. "Les sites ont désormais compris que pour eux le Minitel était un support satellite, le Web restant l'axe central. Dans cette logique, la télématique trouve sa place selon deux principes : la continuité de service, comme le 3615 Yahoo qui permet de consulter ses mails, ou la valeur ajoutée, comme le 3615 Boursorama qui offre une consultation des cours en temps réel contrairement au site qui a un décalage de 15 minutes." Les audiences au rendez-vous pour ces "sites Minitel" démontrent d'ailleurs que la déclinaison télématique est loin de la déferlante espérée : souvent quelques dizaines de connexions par jour qui rapportent entre 15 et 37 francs de l'heure aux éditeurs (pour des tarifs utilisateurs variant entre 0,84 et 1,28 franc la minute).

Le Minitel, dans la quête du modèle payant, n'est donc qu'un moyen supplémentaire qui offre surtout aux éditeurs la possibilité de se roder à une future déclinaison multi-supports de leur contenu (télévision interactive, UMTS, GPRS...). Quid alors des répercussions financières attendues chez les acteurs Internet ? Conscient du problème, France Télécom a mis au point, en parallèle, deux autres services annexes. Mais avec une logique inverse : faire payer les internautes tout en restant sur la Toile. La première offre de micro-paiement, baptisée w-Ha, s'adresse aux services en ligne, généralement téléchargeables, à faible valeur ajoutée (moins de 15 euros). Elle permet de facturer à la carte des services en relais avec des FAI ou des opérateurs (Wanadoo, Orange et Club Internet s'en servent déjà). Pour commander, l'internaute doit cliquer sur le logo w-Ha. Il retrouvera par la suite le montant de cet achat dans la facture mensuelle de son FAI ou de son opérateur. Un système qui contourne la barrière psychologique de la saisie en ligne du numéro de carte bancaire.

Du micro-paiement au kit de connexion

Mais pour monter en gamme sur les montants possibles, au-delà de 15 euros, France Télécom s'apprête à lancer une deuxième offre prénommée Ava (Aire à valeur ajoutée) directement inspirée des systèmes déjà déployés par les sites adultes. Car si le prélévement passe ici aussi par la facture téléphonique, le système s'appuie en revanche sur un paiement au temps. "Il s'agit d'un kit de connexion grâce auquel l'internaute a accès à des services via un numéro payant, explique Olvier Bon. Ava permet donc aux éditeurs de rentabiliser des zones sur un site comprenant des services en ligne à forte valeur ajoutée".

Dans la lignée du Minitel, ces offres devraient en tout cas faire réagir une autre catégorie d'acteurs de la longue chaîne du paiement en ligne : les banques. Celles-ci, encore embourbées dans l'image funeste de la carte bancaire sur le Web, voient en effet d'un mauvais oeil l'action de grignotage enclenchée par les opérateurs et les FAI sur le marché de l'Internet payant. Bien décidées à en découdre, la plupart des banques travaillent donc aujourd'hui sur leur propre solution de micro-paiement. A l'image de l'accord signé en avril dernier entre Banque Directe et MinutePay afin de proposer un paiement par mail à l'aide d'un compte virtuel. Mais un problème menace tous ces prétendants de l'Internet payant : l'internaute se sentira-t-il plus rassuré sur la Toile si coexistent des dizaines de solutions différentes de paiement en ligne ? Pas sûr.

[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
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