Condé
Nast, présent dans 14 pays avec 63 magazines,
notamment "Vogue", "Architectural design"
et "Vogue Hommes International" en France
et "Vanity Fair", "Wired" ou le
"New-Yorker" aux Etats-Unis, réunit
plus de 100 millions de lecteurs à travers le
monde. L'éditeur américain
a créé sa propre filiale Internet intitulé
Condénet,
afin de couvrir le maximum de pays sur la Toile. Comptant
déjà une dizaine de sites à son
actif (Corée, Australie, Grande-Bretagne...),
la filiale réunit régulièrement
ses responsables de sites au siège du groupe
à Londres afin de mettre en place des synergies
entre les différents portails, principalement
pour les vidéos et photos des défilés
de mode proposés qui sont réalisés
en interne. Mais chaque site garde son autonomie et
sa propre politique éditoriale, en s'appuyant
notamment sur les équipes des magazines papiers
locaux.
Dans
la lignée de ce processus de régionalisation,
Condénet a lancé en octobre 2000 Vogue
Paris, un site géré par une équipe
de dix français dont deux journalistes, destiné
à répondre aux attentes du public féminin
francophone, le site étant aussi proposé
en version anglaise. Développé
en interne, Vogue Paris se veut centré sur trois
grands axes: la beauté, la culture et la mode.
Le site propose des expertises en beauté et des
vidéos de défilés de mode prestigieux
(Chanel, Yves Saint-Laurent..). "Notre site a un
positionnement très distinct d'un site de communauté
comme auféminin.com, explique Frédérique
d'Orgeval, directrice du marketing de Vogue.com. Les
rubriques Beauté, Culture et Mode sont moins
fédératrices que les rubriques pratiques
proposées chez ce concurrent. Vogue.com se veut
moins communautaire et accessible à un plus large
public". Aussi l'audience des deux sites n'est
pas du même ordre: alors qu'auféminin revendique
plus de 25 millions de pages vues par mois sur son seul
site français, Vogue Paris se contente d'une
fréquentation moyenne de 500 000 pages vues et
de 45 000 visiteurs uniques par mois. L'objectif serait
d'atteindre le million de pages vues d'ici la fin de
l'année. Le budget d'investissement n'est pas
communiqué.
Reste
à savoir comment Vogue.com compte se démarquer
de concurrents plus directs comme "Elle",
lui aussi largement décliné à l'international
et qui enregistre pourtant des résultats modestes.
"Nous projetons de maximiser les liens du magazine
vers le site, explique Frédérique d'Orgeval.
Nous souhaitons en outre renforcer la proximité
avec les annonceurs". Vogue.com compte aussi développer
des partenariats avec un maximum de marques touchant
de près l'univers féminin, que ce soit
des produits cosmétiques ou d'autres sites touchant
à la mode.
De plus, alors que d'autres sites renoncent à
la vente en ligne et dirigent simplement l'internaute
vers des sites marchands partenaires, Vogue.com s'aventure
depuis peu dans le e-commerce. Le site propose un package
de produits de beauté à des prix attractifs,
grâce à des partenariats avec des grands
groupes de cosmétiques comme les Laboratoires
Garnier ou Neutrogena qui offrent leurs produits moins
chers en contrepartie de bannières publicitaires
sur le site. "Nous voulons affirmer notre position
en tant que prescripteur de l'univers de la mode, précise
Frédérique d'Orgeval, et en proposant
des produits à un prix avantageux, nous espérons
aussi aider le client à passer la barrière
psychologique le séparant de l'achat on line".
Ces opérations de vente en ligne ne seront cependant
que ponctuelles.
L'équipe
travaille actuellement sur la deuxième version
du site, et compte bien développer ses sources
de revenus par le biais de sa rubrique e-commerce mais
aussi par de la syndication de contenus et de la publicité
en ligne, la recherche d'une nouvelle régie remplaçant
Adlink
étant entamée.
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