Christine Ockrent et la
radio BFM viennent de lancer Bfmbiz.com,
un site internet d'information économique, de conseils
financiers personnalisés, d'aide à la gestion
de carrière et de patrimoine. Le site proposera quatre
rubriques. La partie "news", qui sera adossée à BFM,
offrira des informations économiques sélectionnées,
enrichies en multimédia et mises à jour quotidiennement.
Une rubrique "patrimoine" proposera des conseils de
gestion délivrés par des experts (analystes financiers,
conseillers patrimoniaux, assureurs, notaires) ou sous
forme de graphiques et de recommandations écrites. Cette
rubrique abritera également une "galerie marchande virtuelle"
où des établissements financiers pourront proposer leurs
produits. La radio BFM, qui dispose toujours de son
propre site,
sera également accessible à partir de Bfmbiz.com, ainsi
que la consultation d'archives.
Depuis sa création, Bfmbiz
a rassemblé 30 millions de francs (4,57 millions d'euros)
en deux levées de fonds. Le site est détenu à 50,1%
par BFM. Le reste du capital est réparti entre le prestataire
de services boursiers Fininfo, le publicitaire Jacques
Séguéla (à titre privé) et un investisseur financier.
Côté revenus, Bfmbiz.com compte sur la location des
"pas de porte" de sa galerie marchande (le site ne touchera
pas de pourcentage sur les ventes, a assuré Christine
Ockrent), la publicité, le marketing direct et la vente
de contenus. Le site compte également, dans quelques
mois, rendre payant l'accès à certains services personnalisés.
Il a a été réalisé par le
groupe de prestations Internet Himalaya.
Parallèlement
au "pilotage" de l'ensemble de Bfmbiz.com,
Christine Ockrent continue son émission hebdomadaire
sur France 3, ses chroniques pour BFM et ses collaborations
dans la presse écrite. Elle garde également
ses fonctions de directrice déléguée
de la société d'exploitation de la radio
BFM. Elle explique le projet Bfmbiz et analyse le média
Internet.
JDNet.
Depuis quand travaillez-vous sur le projet BFMBiz.com
?
Christine Ockrent.
Cela fait plus d'un an que l'on travaille dessus.
Une année assez tumultueuse compte tenu des coups
de froids qui ont dégonflé la bulle spéculative
financière autour des activités Internet
et le ralentissement de la conjoncture depuis l'automne
2000. Cela nous a permis de construire avec pragmatisme
et rigueur un contenu riche et intéressant qui
n'a rien à voir avec un effet d'annonce. C'est
un projet qui a été développé
en coopération avec la radio BFM, qui est partenaire.
Mais la société éditrice du site
est indépendante. Nous avons notre propre rédaction
et notre équipe technique (une vingtaine de collaborateurs
en tout).
En
2000, Les Echos ont lancé MesFinances.fr, un
site dédié aux finances personnelles.
Bfmbiz.com part sur la même voie d'exploration.
Vous n'avez pas peur d'être confronté aux
mêmes difficultés ?
Je ne ferai pas de commentaires sur la
stratégie Internet du groupe Pearson (éditeur
des Echos). L'intérêt est d'offrir des
services et des produits spécifiques dédiés
aux internautes. Le contenu pourra évoluer en
fonction des réactions du marché. Nous
avons réfléchi à une offre multi-formes
et avec nos atouts. Notre modèle économique
ne repose pas sur la publicité. On compte plutôt
sur notre galerie marchande, la syndication de contenu
et le marketing direct pour assurer des rentrées.
Nous ne communiquons pas sur le chiffre d'affaires escompté
la première année.
Vous
êtes une journaliste issue du monde des médias
traditionnels (télévision, radio, presse).
Pourquoi le support Internet vous intéresse-t-il
?
Je suis une accroc des médias
et je suis ravie de participer à ce qui est convenu
d'appeler une révolution, avec ses tatônnements,
ses déconvenues et ses mystères. Chaque
média se développe selon sa propre logique.
Avec Internet, il faut comprendre un peu la tuyauterie
mais le plus important, c'est de se concentrer sur ce
qu'on met à l'intérieur. Je suis en train
de lire un livre de mémoires de Don Hewitt*,
l'un de mes premiers patrons aux Etats-Unis et le fondateur
de l'émission Sixty Minutes [NDLR : un magazine
d'informations diffusé sur CBS et qui entame
sa 34ème saison]. Au
début de la télévision, dans les
années 60, on retrouve quasiment les mêmes
exclamations, proclamations et imprécations que
pour l'Internet, aujourd'hui. Et c'est ça qui
est passionnant.
* "Tell Me a Story, Fifty Years and 60 Minutes
in Television" (PublicAffairs, avril 2001).
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