Lancés
depuis un peu moins d'un mois en France, les services
Minutepay
permettent de réaliser des transactions par
e-mail en lieu et place d'un chèque ou d'une
carte bancaire. Mais Minutepay n'est pour autant pas
une banque : il s'agit d'un intermédiaire
de paiement. Pour bénéficier de ces services,
l'internaute doit remplir un formulaire afin de créer
son propre compte. Pour le créditer, il a le
choix entre le virement bancaire, le chèque ou
la carte bancaire. Le paiement, à hauteur de
5.000 francs par mois au maximum, se fait ensuite par
simple échange d'e-mails, envoyés à
partir du site Minutepay.com.
Le compte peut donc aussi bien être crédité
que débité, l'utilisateur étant
libre de verser ou de retirer de l'argent sur son compte
Minutepay.
A
l'heure actuelle, ce système de paiement concerne
uniquement les transactions entre particuliers mais
a déjà trouvé une application sur
Internet via le site d'enchères iBazar.fr.
Le concept permet en effet de sécuriser les achats
du côté du vendeur qui est ainsi assuré
de son paiement sans attendre l'envoi postal d'un chèque.
Mais la réussite de Minutepay va principalement
se jouer sur la possibilité de payer des sites
marchands via ce système. Un outil est actuellement
en développement pour permettre de telles opérations
et devrait être prêt en novembre prochain.
"Nous recueillons des échos très
positifs du côté des sites marchands, explique
Alain Pinto, vice-président et directeur marketing
de Minutepay. Notre système est un atout pour
eux car ils seront assurés des transactions en
temps réel dans la mesure où un paiement
ne peut se faire que si le compte Minutepay est crédité."
Afin
de se rendre plus attrayant face aux sites marchands,
le service Minutepay fonctionnera comme pour les cartes
de crédit à partir d'un système
des commissions prélevées à chaque
transaction. "Nous pratiquerons des prix similaires
à ceux déjà en cours, ajoute Alain
Pinto. Mais en plus des sites marchands, nous souhaitons
également devenir une solution attractive pour
les sites de loterie, qui versent régulièrement
de très petites sommes à leurs abonnés,
ainsi que pour les fichiers musicaux ou les journaux
payants en ligne où il apparaît inutile
de payer par carte de crédit pour des sommes
ne dépassant pas 10 ou 20 francs." Si
le service est entièrement gratuit pour les particuliers,
la rémunération de la société
se fera par le biais des encours sur les comptes, par
le commissionnement ou par les abonnements pour les
associations qui souhaiteront utiliser ce système
pour prélever leurs cotisations.
Minutepay
est une société basée à
Londres qui a pour ambition de se développer
en Europe. La France est le premier pays lancé
mais le Royaume-Uni ouvrira début 2002. L'Allemagne,
l'Espagne et l'Italie suivront peu après. Pour
chaque pays développé, Minutepay travaille
en partenariat avec une banque. En France, Minutepay
a signé avec Banque
Directe (BNP-Paribas)
qui est dépositaire des fonds et sert d'interface.
BNP-Paribas est d'ailleurs actionnaire minoritaire (20%)
de la société, aux côtés
du fonds d'investissement Chrysalead.
Les fondateurs (dont Alain Pinto et Brian Margolis,
Président de Minutepay) restent majoritaires.
La rentabilité est attendue d'ici fin 2002 avec
un million d'utilisateurs.
L'équipe
européenne de Minutepay est composée d'une
vingtaine de personnes. La société a signé
un accord de partenariat avec Bank
One, une société américaine,
pour l'aspect technique des transactions dont le cryptage
est de 128 bits avec double firewall. Valoris
a développé les interfaces en back office.
|