Créée il
y a six ans, 1855
est tout d'abord une société traditionnelle
de vente à distance de vins fins. C'est en 1999,
que l'entreprise décide de développer
un site Web qui complète les autres moyens de
distribution traditionnelle dont elle dispose, à
savoir un catalogue, un call center et une force de
vente. Après l'acquisition en avril 2001 d'AroundWine
(pour un montant non précisé), 1855 a
annoncé avoir atteint l'équilibre mensuel
début septembre. Le site compte désormais
"décrocher" l'équilibre annuel
en août 2002. Emeric
Sauty de Chalon, président du directoire
de la société, revient sur les facteurs
qui lui ont permis d'atteindre ces résultats.
La création du
site. "Par rapport à nos concurrents,
le coût de la première version de notre
site a été raisonnable, entre 600.000
et 700.000 francs. Nous avons réalisé
beaucoup de choses en interne et lorsque nous avons
fait appel à des sociétés extérieures,
nous les avons associées à notre développement.
Aujourd'hui, nous en sommes à la troisième
version. Mais, chose importante, nous avons toujours
dimensionné notre site à notre activité
réelle et non par rapport à celle que
l'on espérait faire. Actuellement, nous ne dépensons
que quelques centaines de milliers de francs pour nos
disques durs et nos serveurs. Notre système de
gestion et notre base de données ont été
développés sur File Maker Pro."
Le financement.
"Nous avons levé au printemps 2000 plusieurs
dizaines de millions de francs auprès d'une cinquantaine
d'actionnaires privés (lire l'article
du JDnet du 11/04/01). Notre objectif a toujours été
de faire croître rapidement le chiffre d'affaires
et d'atteindre très vite l'équilibre financier.
Nous avons donc veillé à mettre en oeuvre
une politique de croissance agressive et à contrôler
nos dépenses marketing, logistique et informatique.
Je ne peux pas vous communiquer ces chiffres, mais sachez
que nous avons réduit nos dépenses marketing
et augmenté nos investissements logistiques depuis
1999."
Un positionnement haut
de gamme. "Nous avons clairement opté
pour la distribution spécialisée, comme
la Fnac. Nous estimons notre marché potentiel
à 20% du marché du vin. Notre cible est
donc clairement haut de gamme. Il s'agit de cadres dirigeants,
plus ou moins jeunes, qui connaissent les vins et savent
se retrouver dans une offre de 15.000 références.
En terme de fidélisation, cette politique porte
ses fruits. 50% des personnes qui ont commandé
chez nous recommandent par la suite. Mais il ne s'agit
pas d'achats d'impulsion. De fait, le montant des commandes
peut être élevé. Il n'est pas rare
que nous ayons des commandes de 20.000 francs. Et nous
avons des grands comptes qui nous commandent pour 500.000
à 1 million de francs de vins par an. Nous avons
d'ailleurs une force de vente de 5 personnes dédiée
à cette clientèle."
Une cible française.
"Nous avons choisi de ne pas nous disperser, car
nous pensions qu'il était difficile de couvrir
en même temps différentes populations.
Même si nous avons acheté en avril 2001
AroundWine, un site français spécialisé
dans la vente de vins fins aux Etats-Unis, 85% de notre
clientèle est actuellement française."
Un
trafic très qualifié. "Nous avons
un trafic très qualifié et qui consomme
beaucoup. Par rapport au second semestre 2000, où
nous totalisions 100.000 visites par mois, notre trafic
est aujourd'hui moins important. Par contre, il est
plus ciblé et consomme plus. Notre panier moyen
est passé de 2.500 francs début 2001 à
3.500 francs au printemps puis 5.000 francs aujourd'hui.
Un résultat auquel nous sommes parvenus par des
campagnes de marketing direct et de publicité
ciblées, comme dans Les Echos par exemple. Nous
évitons les campagnes dans la presse généraliste
qui n'est pas notre public. Enfin, nous avons mis l'accent
sur un bon référencement notamment auprès
de Google et de Yahoo. Mais la très large majorité
des internautes qui viennent sur notre site y accèdent
en tapant directement notre adresse. Notre taux de transformation,
est 30% supérieur à celui des meilleurs
sites d'e-commerce américains."
Des
marges brutes importantes. "Notre modèle
économique nous permet de couvrir largement nos
frais logistiques et de coûts d'acquisition client.
Sur un panier moyen de 5.000 francs et avec une marge
moyenne de 30%, nous dégageons 1.500 francs de
marge brute. Ce qui nous permet de couvrir les frais
de port, de rembourser le coût d'acquisition client
sans consommer de cash et de réaliser une marge
net positive sur une commande. Nous n'avons donc pas
besoin des volumes comme pour un marché de masse."
Une
logistique en flux tendus. "Nous travaillons
toujours en flux tendus, sans stock. Nous ne commandons
chez nos fournisseurs que ce que nous avons vendu sur
le site. Les produits sont acheminés sur notre
plate-forme à Paris, puis préparés
pour être livrés chez le commanditaire.
Quant aux délais de livraison, ils varient de
2 semaines en moyenne à 3 semaines lorsque le
produit est plus rare. Les frais de transport sont de
89 francs. Ces derniers sont gratuits au delà
de 2.500 francs de commande."
Les
résultats. "Cette année, en six
mois, nous avons réalisé le chiffre d'affaires
de 2000. Sur cette période, nous avons également
recruté 50% de nouveaux clients. En automne et
aux fêtes de fin d'année, nous devrions
tripler notre chiffre d'affaires en 2001."
1855
en chiffres
|
Création
|
de la société : 1995 - du site :
1999
|
Nombre de
produits en vente |
15.000
références
|
Types de
produits vendus |
Vins
fins et Champagnes
|
Effectifs
|
25 personnes
|
CA 2000 |
NC
|
Rentabilité
mensuelle |
Septembre
2001
|
Outils de
paiement |
Cartes
bancaires, Chèques
|
Principaux
prestataires |
La
Source Multimédia
|
Nom du PDG
|
Emery
Sauty de Chalon
|
|