Diplômé
du Ceram
de Sophia Antipolis (Centre d'enseignement et de recherche
appliqués au management), expert-comptable et commissaire
aux comptes, Maldoror Davier vient de publier aux Editions
Dunod
un guide intitulé "Réussir sa start-up...
Après la start-up mania". Ayant lui-même
travaillé au sein d'une start-up, il a
fondé depuis son cabinet d'expertise comptable
et d'audit dédié aux entreprises innovantes.
Au travers de cet ouvrage, Maldoror Davier tente de
faire le point sur la nouvelle donne pour les start-up.
Celle de la rationalisation.
JDNet.
Vous situez votre ouvrage comme étant un guide
post "start-up mania". Comment définissez-vous
cette période ?
Maldoror Davier. En 1997, j'ai réalisé
mon mémoire d'expert comptable sur la création
et le financement des entreprises innovantes. Et j'ai
volontairement attendu 2001 pour publier ce livre. Je
ne voulais pas surfer sur la vague de la nouvelle économie
en sortant en 1999 ou en 2000 un guide "recette
miracle". Internet a traversé deux années
hors normes, où les fondamentaux et la lucidité
ont été souvent oubliés. L'image
véhiculée sur les start-up était
celle de la facilité, du tout cuit. Or la réalité
quotidienne des start-up ce n'est pas ça :
il y a beaucoup d'appelés pour peu d'élus.
Quels
sont justement les changements majeurs pour la start-up
d'aujourd'hui ?
Il y a encore un an, certains concepts faussaient complétement
le débat dans la nouvelle économie. Avec,
en premier lieu, le rôle prédominant de
"l'idée neuve". Beaucoup de personnes
imaginaient qu'il suffisait d'avoir une idée
sur Internet pour se lancer. Du coup, les aspects liés
à la réalisation et à l'application
de cette idée étaient mis de côté.
Certaines start-up affichaient des ambitions internationales
sans même avoir rodé l'idée alors
que n'importe quelle multinationale teste toujours en
local un nouveau produit avant de le généraliser.
L'autre concept qui est remis en cause est la prime
au leader. Là aussi, pour suivre la tendance,
les start-up affichaient des cadences de croissance
qui faisaient fi des réalités et ne prenaient
pas en compte les moyens nécessaires. Aujourd'hui,
la priorité revient à la réalisation
de l'idée, à la construction de l'entreprise.
Cela signifie une plus grande qualité des équipes
et un stratégie qui privilégie le business
sur la recherche de capitaux.
Cela
ne revient-il pas à dire que la start-up devient
une entreprise comme les autres ?
Pas tout à fait, même s'il est clair que
les start-up sont en train d'intégrer des notions
de base que connaissaient déjà les PME.
Malgré tout, la start-up est dans un environnement
qui lui est propre. Elle se positionne sur un marché
neuf et a besoin d'une croissance rapide, donc d'ouvrir
son capital pour disposer d'un financement adapté.
La start-up évolue également sur un marché
émergent qui lui demande une grande flexibilité.
Mais attention à na pas confondre la faculté
d'adaptation avec la politique de la girouette.
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