Médias
Thierry Brunschwig (Prisma Presse Interactive) : "Les magazines papier sont notre gagne-pain"
Le PDG de la filiale Internet du groupe de presse va quitter ses fonctions. Face à la récession publicitaire, la priorité est donnée aux publications papier. --> (Mardi 16 octobre 2001)
         
D'un "commun accord" avec sa maison-mère Prisma Presse, Thierry Brunschwig va quitter ses fonctions de PDG de Prisma Presse Interactive (PPI), la filiale Internet du groupe de presse rattaché à l'éditeur allemand Grüner + Jahr (groupe Bertelsmann). Un départ qui intervient dans un contexte de recentrage sur les magazines papier et de réduction des ambitions sur Internet. Actuellement, six sites liés à des titres de magazines [NDLR : et non cinq, comme indiqué précédemment par erreur] ont été mis en ligne chez PPI (Web Magazine, Capital, Management, VSD, Femme et Ca M'intéresse). Les sites de Femme Actuelle et de Gala devraient arriver sous peu mais en version allégée. Actuellement, la structure PPI compte dix huit salariés. C'est Jean-Pierre Caffin, directeur général de Prisma Presse, qui va diriger PPI. Signe évident d'une reprise en main des activités Internet, qui n'ont véritablement débuté qu'en février 2001(lire l'interview JDNet du 05/02/01).

JDNet. Comment expliquez-vous la situation actuelle ?
Thierry Brunschwig. Il faut la replacer dans son contexte global. Cet été, notre maison-mère Grüner + Jahr a annoncé une forte baisse de son profit net (1). Le groupe est devenu impatient et a besoin de redresser ses résultats. Il a décidé de se recentrer sur sa partie magazine papier, qui fait
elle-même l'objet d'une restructuration de l'offre. Le marché de l'Internet a montré que personne n'a de modèle économique en dehors d'AOL et de Wanadoo. J'ai même entendu une éditrice dire qu'elle comptait les crayons. Ce qui se passe en France se réalise également en Allemagne : mon homologue à la tête EMS (Electronic Media System) se trouve dans la même situation.

Conctrètement, quelles sont les répercussions pour les activités de PPI ?
Tous les sites programmés seront mis en ligne mais ils seront moins ambitieux qu'au départ. Un certain nombre de fonctionnalités devaient être développées. Dorénavant, nous nous limiterons au sommaire, le mail et le courrier des lecteurs. Il est vrai qu'initialement, nous ne disposions pas d'un budget énorme pour nos développements Internet mais cela semble visiblement encore trop. Je ne communique toujours pas sur le chiffre d'affaires généré par PPI. Il n'est pas significatif compte tenu de notre degré d'implication en ligne, qui est toujours resté raisonnable.

Comment expliquez-vous que Prisma Presse n'arrive pas à exploiter son potentiel de contenu en ligne ?
Il n'existe pas de volonté de la part des éditeurs du groupe de mettre le contenu en ligne. Toutes les tentatives dans ce sens ont été bloquées, en dehors du guide électronique TV en XML. Il ne faut pas oublier que les magazines papiers sont notre gagne-pain. "Pourquoi mettre en ligne notre contenu alors que nous n'avons pas d'avantages significatifs à le faire ?", argue par réflexe l'éditeur. Globalement, Prisma Presse a avancé prudemment sur Internet. Dès qu'il y a un retournement de marché, cette ambition hésitante se traduit par un mouvement de recul. De mon côté, j'avais mis des limites assez claires et elles sont dépassées. J'en ai conclu que je ne suis plus l'homme de la situation. Mais j'ai d'autres projets en tête.

(1) Le groupe de presse allemand, qui édite une centaine de magazines et quotidiens dans 14 pays, a vu son bénéfice net plonger de 85% sur son exercice 2000-2001 (clos le 30 juin) à 42 millions d'euros, contre 284 millions un an plus tôt. En 2000-2001, le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de seulement 3,9%, à 3,048 milliards d'euros. Filiale à 74,9% du groupe de communication Bertelsmann, Grüner+Jahr a enregistré un recul de 43% de son résultat avant impôts, intérêts et amortissements des survaleurs à 256 millions d'euros, contre 451 millions lors de l'exercice précédent. Grüner+Jahr a notamment justifié ce mauvais résultat par "les pertes enregistrées dans le domaine de l'Internet et du multimédia", par la baisse du marché publicitaire et la hausse du prix du papier.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 

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