Très en vogue aux
Etats-unis, où ils représentent près
de 13% des actifs gérés, les fonds éthiques
et de partage (Lire encadré)
ont désormais leur portail dédié
en France. Si le courtier en ligne Selftrade avait déjà
ouvert un espace consacré au secteur, Novethic.fr
se veut "beaucoup plus exhaustif". Ce site,
dont la réalisation a été confiée
à Babel@Stal
et qui aura coûté près de 3 millions
de francs, veut ainsi "offrir une information transversale
sur l'éthique des entreprises et leur responsabilité
sociale", selon Alice Audoin, la directrice marketing
et commercial de Novethic. "Nous allons évidemment
proposer des analyses des fonds éthiques ou de
partage qui interviennent sur les marchés financiers,
mais nous voulons également offrir des services
d'informations supplémentaires. L'éthique
est désormais au coeur des problématiques
économiques et sociales et mobilise les gens.
Le comportement de l'entreprise peut ainsi avoir des
répercussions sur leur vie pratique. L'affaire
Danone a bien montré ce phénomène
l'an dernier."
Le site s'appuiera pour
l'information sur une rédaction composée
d'une dizaine de personnes et sur des partenariats avec
des spécialistes de l'éthique des entreprises,
comme l'agence de notation Arese, filiale de la Caisse
des dépôts (CDC), ou l'agence de presse
Epices, spécialisée dans l'économie sociale et solidaire
et appartenant au groupe Alternatives économiques.
Pour assurer sa rentabilité, Novethic, qui a
reçu un premier apport de 10 millions de francs
de CDC Kineon (Lire l'interview
au JDNet de son président, Yann Boaretto), misera
sur trois sources de revenus. La vente de produits financiers
tout d'abord, qui s'effectuera pas le biais de Vega
Finance, une autre filiale de la CDC, qui a été
une des premières, selon Alice Audoin, à
disposer d'une base des fonds éthiques. La publicité
ensuite. Enfin, Novethic tentera de vendre ses services
à des tiers. "L'information n'est pas encore
trés développée sur les fonds éthiques,
explique Alice Audoin. Nous voulons donc d'une part
vendre notre contenu, à des magazines par exemple,
et d'autre part nous comporter en cabinet de recherche
sur le secteur. Nous allons d'ailleurs créé
un observatoire avec IPSOS."
Quant aux problèmes
d'éthique que pourrait rencontrer le site en
mariant l'aspect rédactionnel et commercial,
Alice Audoin balaye l'hypothèse. "Il n'y
aura aucun lien entre les deux. Quand vous avez la prétention
d'informer sur l'éthique, vous devez être
irréprochable. Nous avons établi une charte
très stricte sur ce point." Présidé
par Jean Pierre Sicard, ancien membre de la diretion
stratégique de la CDC, le portail vise la rentabilité
d'ici 2003.
Fonds
éthiques/ Fonds de partage
où est la différence ?
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Classés
dans les OPCVM, les fonds éthiques investissent
uniquement dans des entreprises qui satisfont
à certains critères sociaux. Par
exemple, certains fonds éthiques ont pour
ligne de conduite de ne jamais investir dans les
entreprises dont l'activité se rapporte
à l'alcool, la vente d'armes ou le tabac.
Ou dans des sociétés qui ne respecteraient
pas les conventions sociales en faisant travailler
des enfants. Des cabinets spécialisés ont pour
mission de vérifier la concrétisation de cet objectif
éthique.
Les fonds de partage travaillent différemment.
Ils sont investis dans des produits financiers
similaires (actions, obligations etc..) mais pas
obligatoirement dans des sociétés socialement
responsables. Leur originalité est de reverser
systématiquement à certaines organisations
humanitaires, avec lesquelles ils sont préalablement
liéé, une partie de la plus-value
sur la performance du fonds. Le Crédit
Lyonnais dispose par exemple du fonds Action Sud,
dont une partie de la performance "est reversée
tous les trimestres sous forme de dons à Action
contre la faim (ACF)".
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