Depuis quelques jours,
la Commission
Européenne rencontre une forte opposition
à l'encontre d'une proposition
de loi en vue de restreindre l'utilisation des cookies,
ces petits fichiers qui recueillent les traces du passage
d'un internaute sur les sites Internet. Alors que les
avocats américains en faveur de la défense
de la vie privée appellent à l'auto-régulation
dans ce domaine, la Commission Européenne met
en avant ses craintes
concernant la nature des informations enregistrées
sur ces cookies (nom, code postal, âge et habitudes
de surf sur le web, etc.). Les partisans des cookies
affirment que ceux-ci ne constituent pas une menace
sérieuse pour l'intimité de l'internaute aussi longtemps
qu'il est informé des politiques de préservation
de la vie privée signalées sur les sites. Un
dossier qui, en France, est sous la tutelle de la CNIL.
Mais
la Commission Européenne ne l'entend pas de cette
oreille. Elle a déposé une proposition
visant à obliger les sites à demander
aux internautes "un consentement explicite à
chaque fois qu'un cookie est activé sur son PC".
En réaction, le bureau britannique de l'IAB
a engagé depuis le 1er novembre une campagne
baptisée "Sauvons nos cookies" (Save our Cookies).
Cette campagne explique qu'une telle limitation sur
l''utilisation de la technologie des cookies pourrait
coûter plusieurs centaines de millions de livres
aux sociétés britanniques. L'IAB UK craint
en effet que les internautes ne soient bombardés
de requêtes d'autorisation et n'aient alors l'obligation
de s'enregistrer systématiquement lors de la
visite d'un site.
Cette
nouvelle mesure obligerait en tout cas les sites à
revoir leur architecture Web et à mettre fin
aux options permettant de faire ses achats en plusieurs
visites. Elle risquerait également de pénaliser
le secteur de l'e-pub. Selon un sondage réalisé
par l'IPA, Institute
of Practitioners in Advertising (Institut des Praticiens
de la Publicité, lobby qui rassemble les principaux
annonceurs britanniques), 75% des dépenses totales
dans l'e-pub seraient liées directement ou indirectement
à l'utilisation des cookies. Le rapport estime
que le secteur publicitaire en ligne pourrait perdre
187 millions de livres en terme de budget si l'utilisation
des cookies était limitée.
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