(Article
modifié le 07/11) TF1 avait menacé,
SFR a plié. La filiale de Vivendi Universal,
a en effet dévoilé hier un accord, avec
la fédération française de football
(FFF) qui est apparu très en deça de ce
que prévoyait initialement l'opérateur
de téléphonie mobile. Pour "une durée
minimale de quatre ans et un montant de 5,5 millions
d'euros par an", SFR va
pouvoir diffuser sur ses mobiles des données concernant
le football des sélections nationales et des compétitions
d'amateurs, mais devra pour l'instant se passer de l'exploitation
des droits d'image de l'équipe de France de Football.
TF1, qui dispose des droits télévisés
de l'équipe de France de football jusqu'à
2005, avait en effet mis son veto à toute forme
d'accord entre les deux parties en estimant que son
contrat s'appliquait également à Internet
et à la téléphonie mobile. La présentation
du partenariat entre SFR et la FFF, prévue initialement
au début du mois d'octobre, avait d'ailleurs
été repoussée d'un mois après
une intervention de Martin Bouygues, le principal actionnaire
de la chaîne, qui contrôle également
un autre opérateur de téléphonie,
Bouygues Telecom. SFR devra donc se contenter d'être
jusqu'à 2005 au moins, un simple parrain, généreux,
de l'équipe de France de Football.
Cette demi-victoire de TF1 illustre bien la nervosité
des différents acteurs sur la question des droits
TV, Internet et UMTS. Jean-Michel Aulas, le président
de l'Olympique lyonnais, est d'ailleurs venu, sur ce
sujet, jeter une nouvelle pierre dans le jardin des
autorités françaises. Il
a en effet indiqué samedi au Monde, qu'il "envisageait"
de déposer, en compagnie de plusieurs clubs, une plainte
auprès de la Commission européenne contre la Fédération
française de football afin de récupérer la propriété
de leurs droits d'image. "Je
revendique depuis toujours le fait que les clubs (...)
puissent avoir la libre propriété des droits médiatiques,
qu'il s'agisse des droits télévisés, des droits Internet
ou demain des droits UMTS", a notamment expliqué
le président lyonnais, qui a annoncé "avoir
mené des discussions à ce sujet avec la FFF". Actuellement
pour le championnat de France de football, les clubs
n'ont aucune liberté dans ce domaine puisque
c'est la FFF et la ligue nationale de football (LNF)
qui gèrent l'ensemble des droits avant de les
redistribuer.
Selon
certains avocats, cette sortie de Jean-Michel Aulas
est toutefois plus spectaculaire qu'effective. Une procédure
à Bruxelles prendrait en effet quelques années
et ne serait même pas sûre d'aboutir. Mais
elle permet de faire monter un peu plus la pression
sur l'Etat français, alors qu'Orange a déjà
ouvert une brèche, au début du mois de
septembre, en signant des accords séparés
avec les clubs pour diffuser des images sur ses futurs
mobiles UMTS (Lire l'article
du JDNet du 09/10/01).
Claude Simonet, le président de la Fédération française
de football (FFF) a d'ailleurs déjà admis
"qu'à l'avenir il y aura peut être "une façon de
gérer différemment les droits TV". Une position partagée
très partiellement par la ministre de la Jeunesse
et des Sports, Marie-George Buffet, qui reste très
attachée au principe de solidarité qui permet aux plus
petits clubs de bénéficier de revenus importants.
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