JeuxVideo.com
a été créé au début
de l'année 1997 avec un positionnement de site
éditorial sur les jeux vidéo. Le site
est rapidement devenu leader dans son secteur grâce
à la création d'une sorte d'encyclopédie
d'aide en ligne sur les jeux, enrichie en permanence
par les internautes eux-mêmes. Depuis, le site
conserve sa renommée, notamment par sa réputation
d'indépendance de l'équipe rédactionnelle.
Basée dans le Cantal, à Aurillac, L'Odyssée
Interactive, la société qui édite
JeuxVideo.com, est composée de huit personnes.
Gameloft (groupe Ubisoft) a pris 80 % de la société
en avril 2000.
Du fait de son implantation
en province et d'une équipe réduite, JeuxVideo.com
a d'emblée fait appel à une régie
externe pour gérer ses espaces publicitaires.
Après Accesite, JeuxVideo.com a opté en
avril 1998 pour la régie publicitaire fondée
par Cyril
Zimmermann, Hi-Media.
Le PDG
et fondateur du site, Sébastien
Pissavy, nous explique l'évolution de la
gestion des espaces publicitaires du site depuis sa
création et la quête des nouveaux annonceurs
avec le déclin des campagnes de pub des start-up.
Les annonceurs. "Nous
évoluons dans un secteur un peu spécifique.
Les éditeurs de jeux vidéo concentrent
70 % de leur communication entre les mois de novembre
et janvier et nous n'avons pas encore le même
poids que la presse papier spécialisée
pour pouvoir négocier des contrats publicitaires
annuels avec les annonceurs. Néanmoins, contrairement
à la presse papier, nous pouvons accueillir une
gamme plus large d'annonceurs. Nous affichons régulièrement
dans nos pages des campagnes publicitaires pour Vizzavi
ou France Télécom grâce à
notre position de leader dans notre secteur. Cela nous
permet de garder notre indépendance éditoriale
puisque nous ne sommes pas seulement tributaires des
éditeurs de jeux. Ces derniers représentent
40 à 50% du total annonceurs, ce qui nous laisse
une marge de manuvre. Enfin, s'il est clair que
la part des pure player et des annonceurs click &
mortar a sensiblement diminué depuis l'année
dernière où ils représentaient
encore 80% de nos annonceurs, ils restent néanmoins
encore présents aujourd'hui."
Les formats. "Nous
avons été amenés à utiliser
de nouveaux formats publicitaires pour plaire aux annonceurs
qui recherchent autre chose que de la bannière
classique ou le bouton. Nous intégrons des skyscrapers,
des fonds d'écran et des billboards qui viennent
se superposer à notre page d'accueil à
l'ouverture. Ils couvrent soit une partie de la page,
soit la totalité. Cela a un impact très
fort et permet d'augmenter le taux de clic de manière
significative. En fin de compte, nos lecteurs ne trouvent
pas cela trop agressif puisqu'il est toujours possible
de fermer la pub et que notre régie assure un
capping limité à deux.
En revanche, nous avons abandonné l'idée
du pop-up. Cela gêne trop la navigation et le
pop-up publicitaire est, selon moi, trop similaire à
celui que l'on retrouve sur les sites perso des hébergeurs
gratuits. En terme de format publicitaire, notre dernière
innovation est le sponsoring d'un jeu vidéo de
snowboard en 3D. C'est Orange qui étrenne actuellement
ce jeu et les premiers résultats sont très
encourageants en terme de mémorisation."
L'évolution des prix.
"Nous avons connu une baisse évidente des
prix mais je pense réellement que nous avons
limité la casse par rapport au marché.
Le vrai problème, c'est que certaines régies,
les plus petites, ont bradé les espaces publicitaires
pour vendre à tout prix. Cela nous a obligé
à tirer vers le bas notre CPM (-40 %) pour
résister à la concurrence. Mais le ciblage
affiné mis en place par Hi-Media a permis de
rester dans des tarifs corrects même si nous sommes
prêts à faire des compromis pour les grosses
commandes... Nous avons vu aussi apparaître d'autres
formes de rémunération que le CPM.
Il nous arrive parfois d'accepter des campagnes rémunérées
au clic ou au coût par inscrit (cost per lead).
Nous nous efforçons de limiter ce type d'opérations
mais il vaut mieux ça que de l'auto-promotion.
Pour le jeu sponsorisé, nous facturons une présence
et le streaming (utilisation de la bande passante,
ndlr). Avec les nouveaux formats, c'est la notion
de visiteur unique touché qui est cruciale dans
la rémunération."
La durée des campagnes.
"En moyenne, une campagne en rotation générale
dure entre quinze jours et un mois. Mais pour les nouveaux
formats du type skyscraper ou billboard, le temps d'exposition
est beaucoup plus court en raison des coûts mais
aussi pour ne pas lasser le lecteur. Dans ce cas, la
durée de la campagne se situe entre un jour et
un semaine. Nous avons quelques annonceurs réguliers
comme Microsoft qui proposent des campagnes récurrentes
mais nous n'avons pas encore trouvé de client
régulier qui accepte de s'engager sur l'année.
C'est pourquoi nous cherchons à nous rapprocher
de la philosophie des magazines papier et que nous développons
des billboards qui rappellent une quatrième de
couverture."
Les types de rotations publicitaires.
"Les annonceurs choisissent en général
de communiquer massivement avec une rotation générale
et donc un CPM assez bas. D'autres préfèrent
un ciblage plus fin
et isolent une ou deux rubriques seulement avec un temps
d'exposition assez court mais pour un CPM plus élevé.
Hi-Média a développé des méthodes
de ciblage suffisamment fines pour attirer des types
d'annonceurs très divers et leur permettre de
toucher des cibles très particulières.
Nous venons de passer notre newsletter en mode HTML
depuis quelques semaines pour attirer les annonceurs
sur le sponsoring de mailing-lists et nous ferons du
ciblage dans ce domaine dès le début de
l'année prochaine."
La régie. "Le
recours à une régie externe était
pour nous nécessaire. Ce n'est pas notre métier
de vendre des espaces publicitaires, nous ne le souhaitions
pas pour conserver notre indépendance rédactionnelle
et notre situation géographique l'exigeait. Je
ne vois pas comment nous aurions pu vendre efficacement
notre espace en étant basé à Aurillac
! Nous travaillons avec Hi-Media depuis avril 1998 alors
que la régie était encore toute jeune.
Avec l'arrivée des nouveaux formats, nos relations
se sont renforcées et nous avons des contacts
quasi quotidiens avec notre interlocuteur privilégié
chez Hi-Media, Jérôme Le Marec. Il nous
arrive de devoir négocier sur les formats que
l'on souhaite voir sur notre site, sur les tarifs ou
sur le type d'annonceur que nous recherchons mais cela
a eu un effet plutôt positif dans nos rapports.
Nous avons établi une relation de confiance et
nous pouvons très bien refuser des campagnes,
nous ne sommes pas prisonniers de notre régie.
En plus, ce sont des gens passionnés de jeux
vidéo donc ils comprennent parfaitement notre
positionnement. "
Les revenus. "La
publicité n'a jamais représenté
100% de notre modèle économique. Au moment
de notre lancement en 1997, c'était notre activité
Minitel qui nous finançait et la pub en ligne
était inexistante. Aujourd'hui, le minitel ne
représente presque plus rien et la part des revenus
publicitaires, qui a atteint son apogée en 2000,
a tendance à décroître même
si elle représente toujours plus de 50 %.
Dans l'idéal, pour pouvoir faire face à
un nouveau coup de Trafalgar comme la pub en ligne vient
d'en connaître une, il faudrait garder un certain
équilibre du type 60 % de revenus publicitaires
et 40 % de services payants divers. Cette année,
nous nous sommes efforcés de diversifier nos
activités et avons développé, avec
plus ou moins de chance il est vrai, l'e-commerce et
les services payants, comme le téléchargement
de logos et de sonneries. Mais tout le monde a tendance
à s'engouffrer dans les mêmes pistes pour
élargir ses revenus. Nous réfléchissons
aussi à du jeu en ligne payant avec des dotations
mais rien n'est encore concret."
L'avenir. "Le
support Internet devient mature. Les annonceurs s'aperçoivent
qu'il n'existe pas que la bannière classique
ou le bouton et c'est tant mieux. L'évolution
vers de nouveaux formats toujours plus innovants sans
être trop intrusifs est la solution pour sortir
de la crise publicitaire. En ce qui concerne JeuxVideo.com,
nous allons lancer une nouvelle version de notre site
début 2002 qui permettra d'intégrer plus
facilement des espaces publicitaires atypiques. Nous
travaillons aussi avec Hi-Media pour mieux cibler les
240 000 abonnés de notre newsletter. Nous
allons introduire une différenciation selon le
type de console utilisé et avec un ciblage en
option. Cela va se mettre en place sur la fin du trimestre
et jusqu'en février prochain."
JeuxVideo.com
en chiffres
|
Création |
Début
1997
|
Maison-Mère
|
|
Effectif
|
8 personnes
|
Régie
publicitaire |
Hi-Media
depuis avril 98
Responsable client : Jérôme
Le Marec
|
Résultat
2000 |
CA
: 1,2 million d'euros
Résultat net : 0,3 million d'euros
|
Prévisions
2001 |
Stabilité par rapport à 2000
|
Part
du CA générée par la publicité
(échange de visibilité inclus) |
2000
: "plus de 50%" du CA
2001 : Part légèrement en baisse
mais toujours "supérieure à
50%".
Dans l'idéal : 60 % de revenus publicitaires
et 40 % de revenus divers (e-commerce et
services payants)
|
Part
des annonceurs traditionnels |
En 2000 :
les "pure players" et les click &
mortar étaient majoritaires à 80%
En 2001 : Les annonceurs traditionnels (surtout
éditeurs de jeux vidéo et annonceurs
informatiques) représentent entre 40 et
50% du total.
|
Taux de
remplissage |
50%
sur les bandeaux traditionnels.
|
Evolution
du CPM |
- 40
% en un an.
|
Nombre
de formats originaux proposés |
7 formats :
skyscraper, billboard en superposition, fond d'écran,
sponsoring de jeux 3D, wallpapers, out of the
box, flash transparent
|
Audience |
36 millions
de pages vues en octobre 2001
|
Abonnés
newsletter |
240
000 personnes
|
PDG |
|
Capping :
Nombre fixé d'expositions de chaque visiteur
à une publicité.
CPM : coût pour mille
bannières affichées
|