(article modifié
le 09/11/01) Une semaine après la décision
du Tribunal de Grande Instance de Paris dans le cadre
de l'affaire J'accuse
(lire l'article
JDNet du 31/10/01), l'Association des fournisseurs
d'accès Internet (AFA)
a décidé de monter au créneau.
Face à l'action entreprise par l'association
J'accuse, qui visait à obtenir le blocage du
portail néo-nazi Front14.org, le
juge Gomez a invité
les FAI à "prendre le soin de déterminer librement les
mesures qui leur paraîtront nécessaires et possibles
en l'état des moyens techniques existants, dans le prolongement
[du] constat du caractère illicite du site portail."
Pour aller dans le sens
de cette décision , Jean-Christophe Le Toquin,
délégué de l'AFA, a confirmé la
tenue prochaine d'une réunion regroupant les FAI et
l'association J'accuse, sans toutefois préciser de date.
Parallèlement à ce volet de l'affaire, le portail
incriminé Front14.org semble avoir disparu de la Toile
depuis quelques jours. "Nous n'hébergeons
plus Front14", commente ainsi Pat Donohoe, directeur
marketing d'Affinity, la maison-mère de l'hébergeur
SkyNetWeb qui abritait Front14 aux dernières
nouvelles. Dans ce cas, dans la partie de cache-cache
entamée en ligne, où va réapparaître
le portail ?
Dans le débat sur les contenus illicites et qui incitent
à la haine sur Internet, le Conseil
de l'Europe vient d'apporter sa contribution. Dans
une recommandation adoptée à l'unanimité, l'Assemblée
propose en effet de compléter la nouvelle Convention
européenne sur la criminalité par un protocole visant
à éliminer les sites racistes de l'internet. Celle-ci
a été adoptée jeudi à Strasbourg. Cette convention sera
entérinée dès la signature des
Etats membres, à la fin du mois.
Les tentatives de sanctionner
le discours raciste sur Internet -en France notamment-
se sont heurtées jusqu'ici aux législations des pays
qui, comme les Etats-Unis, proscrivent toute restriction
à la liberté d'expression. Consciente de cette difficulté,
l'Assemblée Européenne propose donc une norme
à deux vitesses : la criminalisation du discours raciste
dans les pays qui, comme la France, la Belgique et la
Suisse notamment, ont légiféré en la matière, et, en
cas d'impossibilité constitutionnelle, la criminalisation
de l'hébergement abusif destiné à contourner des lois.
La pratique de l'hébergement
abusif, par laquelle des "cyber-racistes" situent leurs
serveurs dans des pays où la loi est moins sévère que
le leur, devrait être sanctionnée par la loi, selon
l'Assemblée."Par
exemple, un site raciste français, s'adressant à un
public français, mais hébergé par un serveur situé aux
Etats-Unis, ne pourrait plus se cacher derrière les
dispositions de la législation américaine protégeant
la liberté d'expression", explique le rapporteur. L'Assemblée
s'est également prononcée en faveur de la création d'un
organisme de concertation ou de corégulation au sein
du Conseil de l'Europe.
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