Depuis
le 1er janvier, l'exercice est en passe de devenir le
nouveau sport européen à la mode :
comparer les prix en euros parmi les différents
pays passés sous la monnaie unique. Reste à
savoir quel citoyen européen se permettra de
passer un week-end à Munich, à Barcelone
ou à Sienne pour acheter, 15% moins cher, un
lecteur de MP3. En revanche, sur Internet la bataille
est ouverte. En quelques clics, les internautes, désormais
exonérés de conversion monétaire,
peuvent aujourd'hui faire jouer la concurrence au plan
européen.
En
comparant, à l'aide des principaux shopbots locaux,
les prix "planchers" (hors promotions, hors
frais d'expédition et hors conditions particulères)
sur douze produits distribués sur Internet (voir
le détail des
produits) en Allemagne, en Espagne, en France
et en Italie, les écarts sont bien au rendez-vous.
Un aspirateur vendu 358 euros sur Internet en France
est ainsi proposé 30 % moins cher en Allemagne,
soit à 249 euros. Même écart de
30 % sur un téléphone mobile , vendu
960 euros en France contre 664 euros en Allemagne (sans
abonnement dans les deux cas). Autre exemple :
pour un même téléviseur 16/9, l'internaute
espagnol déboursera, sur un site local, 25 %
de plus que son collège allemand.
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.
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Allemagne
|
Espagne
|
France
|
Italie
|
Informatique |
3.820 €
|
3.366 €
|
3.980 €
|
4021 €
|
Electronique
Electroménager |
3.298 €
|
4.277 €
|
4.329 €
|
4.167 €
|
Produits
culturels
|
62 €
|
57 €
|
51 €
|
49 €
|
Totaux |
7.180 €
|
7.700 €
|
8.360 €
|
8.237 €
|
Au
total, en additionnant les prix des douze produits étudiés,
l'Allemagne se détache du lot pour ses pris serrés
avec un panier global de 7.180 euros. Viennent après,
dans l'ordre, l'Espagne (7.700 euros), l'Italie (8.237)
puis la France (8.361). La France affiche donc un surcoût
de +14% face à l'Allemagne. Au milieu de ces
écarts, l'internaute malin, qui opte pour le
prix le plus bas sur chaque produit (quel que soit le
pays), arrivera à une facture totale de 6.649
euros. A l'inverse, l'internaute "malchanceux",
qui cumule les prix les plus élevés, se
retrouvera avec une addition totale de 8.547 euros,
soit un écart de +22%.
L'analyse
par famille de produits révèle des variations
selon les pays tout aussi marquées. Sur l'informatique,
l'Espagne arrive en tête avec un total de 3.366
euros, l'Italie fermant la marche avec 4.021 euros.
Sur les produits culturels (CD, DVD, livres), l'Italie
et la France sont en revanche au coude à coude
avec des totaux respectifs de 49,64 et de 51,53 euros.
La lanterne rouge revient, dans cette catégorie,
à l'Allemagne avec une facture de 62,04 euros.
Enfin, sur l'électronique (hi-fi, vidéo,
audio, photo, téléphonie) et sur l'électroménager,
l'Allemagne obtient la première place avec un
total de 3.298 euros, la France se retrouvant dernière
avec 4.329 euros. C'est d'ailleurs grâce à
cette famille de produits, où les écarts
sont les plus forts, que l'Allemagne s'impose au global
dans ce comparatif.
Si
les politiques commerciales -plus ou moins agressives-
des sites marchands locaux influencent ce classement,
il s'avère que ce sont davantage les stratégies
européennes de distribution des marques (Sony,
Toshiba, Philips, Olympus...) qui pèsent sur
les écarts de prix constatés. Signe de
cette emprise, pour chaque pays étudié
et pour chaque produit retenu, plusieurs sites marchands
locaux proposent des prix équivalents. Selon
ces stratégies de distribution, un modèle
appartenant à la gamme intermédiaire de
prix dans un pays peut se retrouver situé dans
le haut de gamme dans un autre pays. A
cette diversité pan-européenne liée
aux marques, s'ajoutent les taxes nationales, loin d'être
encore uniformisées sur l'e-commerce. Bref, un
véritable appel d'air pour des comparateurs de
prix européens qui commençaient à
s'essouffler localement avec des prix nationaux de plus
en plus homogènes.
A
lire également : le
détail des douze produits
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