Dans un secteur où
les messagers de petits colis comme UPS ou DHL ont pris
une avance notable en matière d'utilisation d'Internet,
la réplique des gros transporteurs commence à
se préciser. Une initiative récente de
Calberson (Groupe Geodis) pourrait ainsi préfigurer
les nouvelles utilisations du Web dans le secteur. La
société a en effet lancé à
partir de deux sites, Calberson.com et France-Express,
un bouquet de services baptisé E-sp@ce à
destination de ses clients, pour améliorer ses
services de livraison. Et, première nouveauté
de taille, il s'adresse aussi bien aux chargeurs qu'aux
destinataires de la marchandise. Pour les chargeurs,
onze applications sont disponibles sur le site, comme
"la préparation des expéditions",
"le suivi des expéditions", "la
consultation des rendez-vous fixés par les destinataires",
ou "la recherche d'un récépissé
émargé". Les destinataires ont pour
leur part trois options, "le suivi de la livraison",
"contacter une agence de livraison" ou "convenir
d'une nouvelle livraison".
Ce
projet, dont la réalisation a été
assurée par Neopost, Diva et IBM, est placé
sous la responsabilité de la direction marketing
et commerciale et il aura nécessité un
"investissement de 3 millions de francs",
selon Isabelle Pritzy, la directice marketing de Calberson,
qui chiffre également à "près
de 6 millions de francs le budget de fonctionnement
des services". Selon elle, plusieurs raisons ont
présidé au lancement de cet espace interactif.
"Le secteur des transporteurs généralistes
est très éclaté et les acteurs
ne se démarquent pas beaucoup les uns des autres,
explique t-elle. Nous espérons donc nous positionner
comme un apporteur de solutions autant que comme un
transporteur traditionnel en rendant des services supplémentaires
aux clients."
Isabelle Pritzy prévoit
également que Calberson pourrait tirer des bénéfices
économiques de son nouveau service. "La
recherche des archivages des récépissés
sous forme papier est très coûteuse pour
un transporteur par exemple. Avec notre système,
les clients vont directement consulter ces données,
ce qui permet d'économiser du temps et donc de
l'argent." Elle affirme que "plus de 2.500
identifiants" parmi les clients du groupe
auraient été enregistrés en l'espace
de six mois sur la plate-forme.
Pour un consultant du secteur,
"l'approche de Calberson avec le Web pourrait surtout
avoir des répercussions en amont. Les transporteurs
de petits colis ont en effet toujours eu de l'avance
dans ce domaine. Mais si les gros transporteurs prennent
la mesure des nouvelles technologies, il n'y aura plus
vraiment d'élément différenciant
entre les acteurs, ce qui pourrait redistribuer quelques
cartes", avance-t-il. Même
si selon lui, les systèmes proposés par
Calberson peuvent encore être améliorés.
"Pour fournir un suivi optimal voire en temps réél,
il faudrait en effet équiper les camions avec
du matériel très coûteux. Peu d'acteurs
en auront la capacité et cette prochaine étape
devrait encore un peu plus creuser le fossé entre
les acteurs", prédit-il.
En attendant, Calberson
réfléchirait à élargir son
offre au reste de l'Europe. "Mais cela ne se fera
pas avant
2003", estime Isabelle Pritzy. La maison-mère
du transporteur, Geodis, aurait en tout cas l'intention
d'étendre ce suivi des expéditions, initié
sur Calberson, "aux transports intercontinentaux
par air et mer", via sa filiale Geodis Overseas.
Calberson, dont la flotte est de 4.500 véhicules,
emploie près de 9.600 personnes et disposerait
de 55.000 clients
dans le monde
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