L'association
des Agences-Conseils en Communication (AACC) a élu
hier Mercedes Erra (présidente de BETC Euro RSCG)
au poste de présidente de son conseil d'administration.
Au sein de cette association, une branche Internet est
apparue en juin 2000 à l'initiative des principales
agences de communication interactive. But : montrer
la nécessité de faire appel à des
professionnels pour utiliser à bon escient la
communication en ligne. Depuis sa création, une
quinzaine d'agences parmi les plus importantes du marché
(elles représentent plus de 46 millions d'euros
de marge brute et 500 collaborateurs) forment cette
délégation. Son président, Xavier
Romatet, PDG de Tribal DDB, explique les objectifs de
la première campagne de communication que va
lancer l'AACC Interactive et livre son analyse sur le
marché de la publicité en ligne.
JDNet.
Pour quelles raisons avez-vous décidé
de lancer une campagne de communication ?
Xavier
Romatet. Cela fait un peu plus d'un an que la délégation
existe et cette première année a été
une phase d'organisation interne, de recrutement des
membres, de réalisation d'études, d'échange
d'informations, de rédaction de documents juridiques,
etc. Bref, nous avons passé beaucoup de temps
à harmoniser la façon dont nous allions
travailler ensemble et définir des règles
qui nous rassemblent. Aujourd'hui, nous passons à
une deuxième phase de communication externe.
Les agences membres font le même métier
et de la même façon. De plus, le marché
a connu l'année dernière des mouvements
qui nous ont finalement semblé positifs puisque
il en est sorti épuré et clarifié.
Aujourd'hui, le rôle des acteurs est beaucoup
plus clair qu'il ne l'était il y a un an, le
marché est devenu mature et plus professionnel
et donc, il est temps de faire savoir, principalement
aux annonceurs, qu'il existe des agences de communication
interactive très pro, qui ont adopté un
même label "AACC Interactive" et se
sont regroupées au sein de ce syndicat pour réfléchir
ensemble sur ce métier, même si elles sont
concurrentes.
Comment
analysez-vous l'année 2002 pour la communication
interactive ?
C'est une année de redémarrage. L'année
2001 a été une année de réduction
des budgets et de réduction des excès.
Pour autant, aucune agence de l'AACC n'a disparu. Il
y en avait neuf au départ, nous sommes maintenant
quinze et aucune n'a rencontré de difficultés
majeures l'année dernière. Au contraire,
elles ont toute maintenu à minima leurs chiffres
en 2001 par rapport à 2000. Et cela est d'autant
plus positif que je pense qu'après le nettoyage
salutaire de 2001, il ne reste en 2002 que des acteurs
qui sont crédibles et ont de l'expérience.
Nous avons aujourd'hui un marché adulte et c'est
pourquoi je suis relativement optimiste. Je pense que
le pire est derrière nous et qu'aujourd'hui,
nous sommes dans une phase de reconquête, qui
passe notamment par cette campagne de communication.
C'est un signe que nous adressons au marché pour
lui montrer que nous croyons toujours à l'importance
de la communication interactive. Mais nous ne pourrons
le faire que si nous sommes extrêmement professionnels
et extrêmement inventifs.
Quelle
est votre principale piste de réflexion actuellement
au sein de l'AACC Interactive ?
Le thème sur lequel nous sommes en train de débattre
actuellement est la question de l'opt-in et de l'opt-out.
Nous allons définir une position commune alors
que des discussions sont en cours, notamment avec les
autorités de Bruxelles. En fait, nous sommes
favorables à l'auto-discipline, à une
auto-régulation des marchés. Nous sommes
évidemment contre les excès en tous genres
et conscients qu'ils existent, à la fois avec
le spamming mais aussi du côté de la réglementation.
De manière gloable, nous sommes plutôt
en faveur de l'opt-in auto-discipliné, naturel.
C'est pour des raisons d'efficacité que les professionnels
qui font consciencieusement leur métier ont choisi
l'opt-in. Ils savent très bien qu'il vaut mieux
demander l'avis à quelqu'un pour obtenir quelque
chose que de ne pas lui demander son avis. Et ça,
il n'y a pas besoin que le législateur nous le
dise. Bien sûr, les
agences de l'AACC respectent les législations
nationales et internationales. Mais elles partagent
aussi entre elles un certain code de déontologie.
Et il n'y a pas eu besoin du législateur pour
nous l'imposer.
Les
caractéristiques de la campagne
de l'AACC Interactive
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La
campagne publicitaire de l'AACC se déroule
entre les mois de janvier et de mars 2002. Elle
comporte un volet offline en presse écrite
(Stratégies, Communication e-business,
e-Commerce, Marketing Magazine, LSA) et un volet
online (Stratégies Newsletter et le Journal
du Net). Louis XIV DDB a conçu la campagne
offline et Tribal DDB s'est chargée de
la version online. Les deux agences ont travaillé
bénévolement tandis que les espaces
ont été achetés. La campagne
est financée par les quinze agences membres.
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