Avant la publication officielle de ses résultats 2001, qui aura lieu le 21 mars, France Télécom vient de rendre public son chiffre d'affaires pour l'année écoulée. Celui-ci ressort à 43,02 milliards d'euros, en progression de 27,8%. Cette première photographie permet déjà de dresser les grandes lignes financières de l'opérateur historique.

Premier constat : si France Télécom voit son chiffre d'affaires croître, il le doit peu à ses activités Internet. En l'espace d'un an, la part de Wanadoo sur le CA total est passée de 3,1 à 3,4%. Sur 2001, la filiale Internet affiche pourtant un chiffre d'affaires en hausse de 38,6% à 1,46 milliard d'euros. Mais cette augmentation, sur une base initiale relativement faible il est vrai, ne permet pas à Wanadoo de devenir un axe majeur de la structure financière de France Télécom. L'année dernière, pour garantir sa croissance, l'opérateur est davantage allé chercher du chiffre à l'international : son CA hors-France a progressé de 77,3%, à 15,4 milliards d'euros. Un nouveau périmètre que France Télécom doit essentiellement aux activités internationales d'Orange. La branche téléphonie mobile affiche un chiffre d'affaires en progrès de 70,7%, à 14,7 milliards d'euros, grâce aux gains enregistrés au Royaume-Uni (12,4 millions de clients) mais aussi en Belgique ou en Slovaquie. En vingt-quatre mois, le levier de croissance attribué à Wanadoo a bel et bien changé de mains pour se retrouver dans celles d'Orange.

Malgré le poids de Wanadoo sur le marché de l'accès Internet en France, avec 6,067 millions de clients actifs fin 2001, la position financière de la filiale au sein de France Télécom apparaît relative. Reste, à sa décharge, qu'une partie des revenus générés par Wanadoo, comme la consommation téléphonique en boucle locale des abonnés bas débit, lui échappe au bénéfice des activités de téléphonie fixe de sa maison-mère.

Dans les années à venir, la prise de poids de la filiale Internet devrait néanmoins se faire sur le métier de l'accès. Entre 2000 et 2001, la part du pôle "accès, portails et e-commerce" sur le CA annuel de Wanadoo est déjà passée de 29,4 à 42,3%. Cette (re)conquête du marché de l'accès, dont la gestion globale permet de revenir à l'unité de valeur historique de France Télécom, à savoir l'abonné, devrait en grande partie reposer sur le haut débit. Sur ce terrain, en douze mois, Wanadoo a multiplié par six le nombre de ses clients ADSL pour atteindre les 430.000 fin décembre.