Annoncé en octobre
2001 par Laurent Fabius, le nouveau fonds de co-investissements
pour les jeunes entreprises (FCIJE) est sorti de terre.
Mis sur pieds par les stratèges de Bercy, il
sera piloté par le FCPR Gestion, une filiale
à 100% de la CDC PME et sera doté de près
de 90 millions d'euros, apportés à parts
égales par l'Etat, la CDC et le Fonds européen
d'investissements (FEI). Ce fonds sera destiné,
à soutenir les entreprises en mal de financement
notamment lors de deuxième, voire troisième,
tour de table.
Mais les entrepreneurs
ne pourront pas aller démarcher directement le
FCIJE pour boucler leur augmentation de capital. Seuls
les investisseurs privés souhaitant participer
à un refinancement d'une société
pourront le solliciter pour des opérations de
co-investissements. L'investissement unitaire du fonds
devrait être compris entre 300.000 et 3 millions
d'euros, avec un tour de table qui devra s'élever
au minimum à 1 million d'euros. Mais le FCIJE
ne pourra jamais être majoritaire dans le capital,
pour ne pas donner l'impression de nationaliser des
entreprises.
Les critères d'éligibilité
des sociétés seront par ailleurs très
larges. Les start-up devront ainsi avoir moins
de sept ans, employer moins de 500 salariés et
avoir un total d'actifs inférieur à 75
millions d'euros. Mais l'épluchage des dossiers
pourrait être rapide, puisque ses gestionnaires
ont prévenu qu'un "effort particulier serait
accompli en faveur du secteur des sciences du vivant".
A Bercy, on juge en effet en avoir "déjà
beaucoup fait pour les sociétés des NTIC".
Les biotechnologiques ne
sont pourtant pas les plus touchées en ce moment
par la crise du financement. Comme en attestent les
derniers chiffres du capital-risque américain
(Lire l'article
du JDNet du 06/02/02) et quelques chiffres européens,
beaucoup d'investisseurs privés ont désormais
jeté leur dévolu sur les sciences du vivant
en attendant une accalmie dans le secteur des logiciels
ou de l'internet. Le FCIJE pourrait toutefois permettre
à des projets d'émerger dans ces domaines
puisqu'il pourra consacrer 10% de son montant à
des tours d'amorçage. La société
de gestion sera présidée par Albert Ollivier,
le président de la CDC PME, et ambitionne de
détenir cinquante à soixante participations
à l'issue de son processus d'investissements.
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