C'est le premier grand
rendez-vous sportif de l'année, qui verra aussi
se dérouler la Coupe du monde de football. Les
sites sportifs ont donc mis en place des dispositifs
variés pour couvrir les XIXème Jeux Olympiques
d'hiver de Salt Lake City qui ont débuté
samedi.
Les
plus avantagés sont les médias qui associent
télévision et Internet. La chaîne
Eurosport, associée à sa maison-mère
TF1, met le paquet : les deux partenaires comptent déployer
un traitement assidu de l'information. "Nos équipes
vont assurer une couverture 24 heures sur 24",
assure la direction de la communication d'Eurosport.
La chaîne numérique sportive peut s'appuyer
sur trois équipes de télévision
(chaque équipe étant composée d'un
journaliste et d'un cameraman) sur place. TF1 dispose
de son côté d'un nombre similaire de journalistes.
"Les rédactions Internet et antenne vont
travailler ensemble", indique-t-on du côté
d'Eurosport. Et les synergies ne manqueront pas, promet-on:
les journalistes saisissent les informations dans un
outil qui place ensuite les éléments automatiquement
sur les deux sites (Eurosport.fr et Sports.tf1.fr).
Lequipe.fr affiche également son intention
de couvrir les JO en quasi permanence. Là encore,
l'aspect multi-canaux est mise en avant : "Un envoyé
spécial à Salt Lake City travaille pour
le site, indique Loïc Grasset, rédacteur
en chef de Lequipe.fr. Il est intégré
dans le dispositif global (papier, TV, Internet) que
le journal a mis en place. En tout, une vingtaine de
journalistes sont sur place."
Les sites "pure players"
ont pour leur part dû s'adapter à la nouvelle
donne, plus modeste, de l'Internet et de l'information
en ligne. Dans cette catégorie, le celui qui
s'en sort le mieux est la branche hexagonale de Sports.com.
"Nous pouvons compter sur l'appui de notre actionnaire
CBS- Sportsline.com aux Etats-Unis, indique Hervé
Payan, directeur général Europe de Sports.com.
De plus, Sports.com Europe a obtenu cinq accréditations.
La déléguation, qui comprendra un Français,
disposera d'un local dédié au centre de
presse de Salt Lake City". Sport24.com a
envoyé son rédacteur en chef accompagné
d'un journaliste.Du
côté de Sporever, on reste en retrait.
"Nous n'avons effectué aucune demande de
représentation pour les JO d'hiver, assure Alexandre
Queyroy, rédacteur en chef adjoint. En revanche,
pour le Mondial, nous aurons deux envoyés spéciaux."
Compte tenu du décalage
horaire (les épreuves de la matinée à
Salt Lake City débutant à 16h00, heure
de Paris), l'ensemble des sites sportifs a adopté
un tempo similaire pour couvrir l'événement,
en démarrant avec un point sur la journée
précédente et la présentation des
épreuves du jour. Entre 16h00 et 6h00, la priorité
sera donnée à la couverture "à
chaud" des épreuves. "En France, deux
collaborateurs de Sports.com France assureront le suivi
des épreuves depuis nos locaux la nuit, et trois
autres seront d'astreinte à leur domicile",
indique Hervé Payan. Pour
sa part, Sporever préfère adopter une
veille plus souple. "L'actualisation en direct
se fera jusqu'à minuit, puis le matin avant 8h00. Nous
préférons ne pas suivre en direct les
épreuves du curling et de la luge pour ne pas
négliger les autres sports, indique Alexandre Queyroy.
Nous comptons nous différencier par la qualité de notre
travail."
En dehors du traitement
à chaud de la compétition, chaque site
a prévu d'enrichir son contenu : infographies
de toutes les épreuves et rétrospectives
des JO précédents du côté
de L'Equipe.fr, forums, chats et jeux sur Eurosport.fr.
Sport.fr, portail édité par la société Journal
du Sport (qui publie les revues professionnelles La
Lettre du Sport et La Lettre du Football), a adopté
un ton décalé : la rédaction proposera
en ligne une série de dossiers exclusifs sur des thèmes
sulfureux comme l'argent des Jeux, la corruption ou
le dopage. Eurosport et Sports.com misent aussi sur
l'envoi d'informations par Wap, PDA, SMS. Le second
vient d'ailleurs d'inaugurer en Allemagne avec l'opérateur
mobile E-plus le premier service GPRS d'Europe, qui
permet de transmettre des informations multimédia
(textes, sons et photos).
En dehors d'une probable
montée d'audience, quel retour sur investissement
peut-on attendre de ce type d'événement?
Les responsables des sites sportifs ont misé
en premier lieu sur des opérations de sponsorship.
Ainsi, Eurosport indique avoir signé des accords
spécifiques avec Vodafone, Nikon ou Tiscali.
"Les Jeux d'hiver ne sont pas les Jeux d'été et
encore moins une Coupe du monde de football, précise
Hervé Payan. Cependant, Sports.com Europe a vendu
pour un million d'euros de sponsoring sur les événements
du premier semestre 2002." Chez Sporever, on explique
que les sponsors "se réservent" pour le Mondial.
Pour les sites sportifs, la neige de Salt Lake City
n'est décidément qu'un terrain d'échauffement
avant les pelouses vertes du Japon et de la Corée.
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