Attendue au tournant après
la désillusion du WAP, la norme GPRS, qui permet
en théorie des débits Internet sur les
mobiles de meilleure qualité, devrait prendre
son envol sur le marché des particuliers dès
la fin du premier semestre. L'opérateur mobile
Orange a annoncé mardi que son offre serait commercialisée
à la fin du deuxième trimestre en France
ainsi que dans cinq autres pays européens. Ces
nouveaux services seront facturés aux mégaoctets
de données transmises pour les entreprises.
Orange
est ainsi le premier à se lancer officiellement
dans la bataille des particuliers - SFR devrait rapidement
suivre - et semble en attendre beaucoup. Son directeur
général, Didier Quillot, a déclaré
à l'agence Reuters qu'il
espèrait convertir d'ici la fin de l'année "plusieurs
centaines de milliers de clients chez les particuliers"
et "plusieurs dizaines de milliers chez les entreprises".
Dans cette configuration,
Orange prévoit de doubler en 2002 le revenu de
ses services "données" en France, selon lui.
Avec des services enrichis,
la filiale de France Telecom tentera de faire redécoller
son revenu moyen par abonné (ARPU), qui est descendu
à 392 euros en 2001 contre 426 en 2000. Le revenu annuel
glissant des clients en prépayé était pour sa part de
175 euros en 2001, contre 179 euros 2000. Avec le GPRS,
la firme veut notamment utiliser à plein toutes
les potentialités des SMS, dont elle a capté
35% du marché en France en 2001, et des futurs
MMS, qui allieront le texte et l'image. Le Gartner Group
a évalué ce marché à près
de 20 milliards de dollars d'ici 2004 en Europe.
Reste à savoir quels
fabriquants de téléphones pourront fournir
du matériel à la date fixée par
Orange et surtout quel sera le prix de ces nouveaux
terminaux, un élément décisif dans
la période de récession actuelle. Orange
a pour l'instant révélé que son
offre serait dans un premier temps disponible
sur les mobiles Motorola et en cours de test sur les
appareils Ericsson en Grande-Bretagne et en France.
Une situation qui pousse d'ailleurs
Bouygues Telecom, à être beaucoup plus
prudent qu'Orange en matière de perspectives
sur le GPRS. Gilles Pélisson, directeur général de l'opérateur,
a ainsi affirmé lors d'une conférence
de presse que "2002 serait handicapée par l'absence
de terminaux". Le troisième opérateur
français a
pour l'instant prévu de lancer ses premiers services
à partir de septembre, avec les équipementiers
Motorola et Siemens, et semble surtout focalisé
pour l'instant sur le feuilleton UMTS, dont il reste
l'un des grands absents. Selon La Tribune, Gilles Pélisson
aurait affirmé que "les arguments pour ne pas
aller dans l'UMTS étaient moins nombreux qu'avant".
Ce qui en langage clair signifie que Bouygues devrait
être candidat. "On a une équipe qui travaille.
Rendez-vous le 16 mai à midi [Date de clôture
de l'appel d'offre pour les licences, NDLR] " aurait-il
confié. Pour l'instant, sur quatre licences mises
en jeu par l'Etat, seules deux ont été
attribuées à Orange et SFR.
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