Le Net
La société Nomad est condamnée pour "concurrence illégale" mais garde son ".fr"
Assignée par Bouygues Telecom, la petite société bretonne s'est vu ordonner par le tribunal de grande instance de Paris de changer la charte graphique et le contenu éditorial de son site Nomad.fr. --> (Lundi 8 avril 2002)
         

Le tribunal de grande instance de Paris a rendu un jugement vendredi dans l'affaire qui oppose la société bretonne Nomad, qui édite le "site des objets nomad du 21ème siècle", à Bouygues Telecom. L'opérateur mobile, qui propose une offre avec carte rechargeable elle aussi baptisée Nomad, avait assigné la société en novembre 2000 pour "concurrence déloyale". Avec, en filigramme, la volonté d'obtenir l'arrêt de l'exploitation du nom de domaine "Nomad.fr", voire son transfert.

Le jugement qui vient d'être rendu tourne en faveur de Bouygues Télécom. Condamnée pour "concurrence déloyale", Nomad devra verser à l'opérateur mobile 20.000 euros de dommages et intérêts et 3.000 euros au titre de l'article 700 du nouveau Code de procédure pénale. L'exploitation du site Nomad.fr va être sérieusement perturbée pour deux raisons. Le tribunal a demandé que la charte graphique du site, qui porte à polémique, soit modifiée car elle présenterait de trop similitudes par rapport au site Nomad.tm.fr, dédié à la promotion du produit de télécommunication avec cartes rechargeables de Bouygues Télécom. La ressemblance de couleur (l'orange dans les deux cas) serait notamment mise en avant. Outre la charte graphique, le logo de la société bretonne devra également être modifié. Le tribunal a aussi interdit à Nomad d'évoquer la présentation de produits et services de télécommunication sur son site. Plutôt pénalisant lorsque l'on traite de sujets comme les téléphones mobiles, les assistants numériques, les consoles de jeux ou les baladeurs MP3.

Cette interdiction de poursuivre le développement de ce service en ligne est assujettie à une exécution provisoire. Michel Nizon, PDG de Nomad, se déclare surpris par cette décision du tribunal. Surtout que, dans le jugement, il ne figure aucune mention du sort de l'URL à problème. Mais, compte tenu de la décision de justice, il estime difficile de conserver la ligne éditoriale de Nomad.fr. Le PDG de Nomad a indiqué au JDNet qu'il comptait faire appel de ce jugement et qu'il souhaiterait que le débat autour de l'exploitation de la marque "Nomad" soit éclaircie. Egalement contacté par le JDNet vendredi en fin d'après-midi, Bouygues Telecom n'a pas réagi.

Les sites

La saga "Nomad" a commencé en 1992, lorsque Michel Nizon crée la société Nomad. Cinq ans plus tard, en 1997, il dépose le nom de domaine Nomad.fr et ouvre son site Web. A la fin de la même année, Bouygues Télécom débute la commercialisation de sa ligne de produits télécom Nomad. En juillet 1999, Michel Nizon entre en contact avec l'opérateur mobile en vue d'une éventuelle cession de ses droits sur "Nomad.fr" et sur "3615 Nomad". Selon Michel Nizon, Bouygues Telecom lui auraît proposé 3 millions de francs (environ 457.000 euros). Une proposition que l'entrepreneur refuse, la jugeant "insuffisante".

Bouygues Telecom affine la protection juridique de la marque commerciale Nomad et ouvre en novembre 1999 son site Web, sous Nomad.tm.fr, une URL trop complexe eu égard aux enjeux marketing autour de la gamme de produits Nomad. La tension monte entre Michel Nizon et l'opérateur mobile. Au point de pousser la petite société la faute. Ainsi, des mots-clés liés à l'univers Bouygues Télécom ("Nomad", "Ultymo" et "Bouygues Telecom") sont retrouvés en metatag dans le code source du site Nomad.fr... Une démarche qualifiée "d'acte de contrefaçon des marques" par le Tribunal de grande instance de Paris dans son jugement de vendredi.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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