C'est une première
qui donnera peut être quelques idées à
d'autres investisseurs dans l'Hexagone. Les gérants
de la société de capital-risque Galileo
Partners viennent de
lever un nouveau fonds, Galileo II B, dont le principal
objectif sera de renflouer les participations logées
dans Galileo II, un fonds levé en 1998 et doté
à l'origine de 76 millions d'euros. Totalement
investi, il ne peut en effet plus venir au secours de
la vingtaine de participations qu'il détient
et qui souffrent, pour la plupart, d'un démarrage
beaucoup plus lent que prévu de leurs activités."Nous
avons commis l'erreur de ne pas garder assez d'argent
en 2000 pour refinancer nos participations" a ainsi
reconnu Joel Flichy, partner de Galileo.
S'interdisant, pour des raisons stratégiques,
d'utiliser les ressources de Galileo III, doté
de 220 millions d'euros dont seulement 20 % ont
été investis, ses dirigeants ont donc
convaincu leurs actionnaires de créer un fonds
complémentaire. Souscrit à hauteur de
12,6 millions d'euros, dont 600 000 euros apportés
par les managers eux-mêmes, il devrait dans les
prochains mois aider au refinancement "d'une dizaine
de participations" de Galileo II. Le fonds a déjà
été activé à l'occasion
du tour de table de 8,1 millions d'euros réalisé
par l'éditeur de logiciels Kaidara le mois dernier
et lors de la levée de fonds de 13,25 million
d'euros opérée par Wokup en janvier. "Nous
chercherons systématiquement un chef de file
pour l'opération et nous prendrons ses conditions",
a en outre précisé Joel Flichy. Cette
dernière précision est d'importance car,
avec les nouvelles valorisations qui ont cours, Galileo
II pourrait notablement souffrir de l'entrée
de nouveaux investisseurs dans le capital des start-up
qu'il détient.
Malgré ces difficultés
actuelles, Galileo II n'est cependant "pas le moins
bien loti des fonds de capital risque", selon Bernard
Maître, partner de Galileo. Pour l'instant, 58 %
des 76 millions d'euros du fonds auraient d'ores et
déjà été rendus aux actionnaires
grâce à quelques belles sorties financières
conclues en 2000, au plus haut des marchés boursiers.
Les plus-values de cession des parts détenues
dans Consodata, Alapage ou Netgem auraient ainsi atteint
38 millions d'euros. Mais le bilan dans le seul secteur
internet est plus mitigé. Les échecs de
Clust, Abcool, Canalweb et N@rt auront dégagé
une moins value de 9,7 millions d'euros contre un gain
de 9,8 millions d'euros pour les trois sorties réussies
(Alapage, Netgem et Pictoris). Et si les participations
dans Aufeminin ou Kazibao-Orchestra, deux sociétés
cotées, recèlent encore quelques plus-values
potentielles pour le fonds, Joel Flichy reste lucide
sur la performance future de Galileo II : "Avec
Galileo I, le taux de rendement interne s'était
établi à 67 %. Il est bien évident
que nous ne tiendrons jamais ce ratio sur notre second
fonds".
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