Sommée depuis plusieurs
mois par Bruxelles et par l'Autorité de Régulations
des Télécommunications (ART) d'accélerer
le pas en matière de baisse des tarifs Internet
et d'ouverture à la concurrence, France Télécom
a réagi hier, en dévoilant ne nouvelle
grille tarifaire ADSL. La direction de l'opérateur
historique a annoncé une baisse des tarifs pour
les particuliers sur les lignes ADSL (Netissimo) 512
Kbits et 1 024 Kbits dont le prix mensuel passera
respectivement de 30,18 à 25 euros et de 91,47
à 70 euros. Pour compléter ce dispositif,
deux nouveaux forfaits illimités devraient également
voir le jour avec une ligne de 1 024 Kbits à
55 euros et une ligne de 128 Kbits à 20 euros.
Ce dernier produit, proche du moyen-débit, apparaît
comme une réponse directe à l'offre illimitée
lancée le mois dernier par Noos sur le câble
(15 euros par mois pour une liaison à 64 Kbits.
La
nouvelle grille ADSL de France Télécom
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Client
|
Offre
|
Nouveau
prix
|
Ancien
prix
|
Particuliers
|
Ligne
ADSL 128 /64
|
20
euros
|
-
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Particuliers
|
Lignes
ADSL 512 /128
|
25
euros
|
30,18
euros
|
Particuliers
|
Lignes
ADSL 1024 /128
|
55
euros
|
-
|
Professionnel
|
Ligne
ADSL 1024 /256
|
70
euros
|
91
euros
|
Au
niveau de la vente aux opérateurs, France Télécom
souhaite également baisser de 45 % ses tarifs
de collecte du trafic Internet haut débit et
de 20 % ses tarifs de vente en gros pour les fournisseurs
d'accès qui proposent des offres ADSL sous forme
de pack. Ces multiples
mesures ne seront cependant pas applicables immédiatement
et ne devraient rentrer en service que "d'ici la
fin du mois d'août" selon un porte-parole
qui affirme que "France Télécom veut
laisser le temps aux opérateurs de se préparer
à ces nouvelles conditions".
Mais ce nouveau catalogue
devra surtout recevoir l'aval de l'ART. Dans un communiqué
diffusé hier après-midi, l'autorité
a notamment estimé que "la proposition [aux
fournisseurs d'accès] ne couvre à ce stade qu'une
faible part de la chaîne de valeurs" et a rappelé
que "les baisses
de tarifs pour les prestations de France Télécom aux
fournisseurs d'accès Internet sont souhaitables et utiles,
mais à condition qu'elles n'aboutissent pas à faire
disparaître toute possibilité de concurrence de la part
des autres opérateurs".
Cette offensive éclair de France Télécom
a en tout cas laissé sceptique la concurrence
sur la forme comme sur le fond. La présidente
de Club-Internet, Marie Christine Levet, estim "avoir
l'impression d'être mis devant le fait accompli
sans aucune concertation. Le délai de quatre
mois pour ajuster les tarifs est court, ce qui devrait
encore avantager Wanadoo". De plus, selon elle,
"la baisse du prix des lignes ne nous concerne
quasiment pas : nous vendons surtout des packs. Quant
aux tarifs de collecte, dont le prix va baisser, il
ne représente qu'un tiers de nos coûts.
Nous aurions préféré une baisse
globale".
Dans un communiqué
Nicolas Dufourcq, le président de la filiale
de France Télécom, a de son côté
indiqué que "Wanadoo allait examiner les
conséquences sur sa gamme des annonces faites aujourd'hui.
[Mais] sur le prix du Pack ADSL de Wanadoo, il n'est
pas envisagé de baisse à court terme."
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Réagissez sur le Forum
France
Télécom dans le collimateur de l'EBG
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L'EBG (Electronic Business Group) a publié un livre blanc portant sur la "généralisation de l'accés
Internet à haut débit". Même si ses auteurs
nient toute idée "d'attaque ciblée"
contre France Télécom, ils préconisent
néanmoins la nécessité "d'imposer une
vraie concurrence dans l'ADSL". Dans ce cadre, ils
estiment que "s'il est peu discutable qu'Internet
ne pourra se développer sans un opérateur national
fort, il est tout aussi clair que ce même opérateur
ne saurait gérer et développer efficacement ses
propres offres en l'absence de concurrence". L'EBG
demande donc que le dégroupage soit favorisé, que
les tarifs de l'option 5 (ceux du transport entre
l'abonné et le point d'accés) soient baissés, que
les relations entre Wanadoo et sa maison-mère soient
"clarifiées" et enfin que les pouvoirs de l'ART,
l'Autorité de régulation des télécommunications,
soient renforcés. Le livre blanc propose notamment
que l'ART se voit doter d'une pouvoir de sanction
et cite en exemple la DGCCRF (Direction générale
de la consommation et de la répressin des fraudes).
A l'occasion de la présentation du document, l'EBG
avait organisé une table ronde sur le sujet du déploiement
du haut débit conclue par une intervention sur le
sujet de Jean-Michel Hubert, le président de l'ART.
Cette présentation s'est tenue mercredi soir,
veille de la prise de position de France Télécom. |
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