Dans le sillage de e-Compil,
édité par Universal France, Virgin France,
filiale de Hachette Distribution Services, se lance
à son tour dans la vente de musique en ligne.
Ouvert depuis le début de la semaine, Virginmega.fr
se veut être un "site distributeur numérique
spécialisé". Réalisé
par la web-agency Planète Interactive, Virginmega.fr
s'appuie sur un partenariat technologique signé
avec la société britannique Tornado Group
pour assurer le téléchargement des titres
musicaux. L'investissement initial et le budget de fonctionnement
du nouveau site n'ont pas été dévoilés
par Hachette Distribution Services.
A
la différence des sites déployés
par les majors, Virgin souhaite profiter de son indépendance
pour proposer un catalogue mixant différentes
maisons de disques. Mais ce voeu pieux rencontre un
obstacle, et non des moindres : les majors refusent
pour l'instant de s'associer à Virginmega. "Nous
avons reçu trois types de réponses des
majors, résume Laurent Fiscal, directeur e-business
de Virgin Megastore France. Soit elles ne sont
pas prêtes, soit elles nous proposent des contrats
de licence, alors que nous tenons à notre statut
de distributeur, soit elles veulent nous imposer l'utilisation
de leur propre plate-forme technologique." A
l'heure actuelle, Virginmega.fr n'a donc signé
qu'avec deux maisons de disques indépendantes :
Wagram et Naïve, soit au total une catalogue de
quelques centaines de titres, pour la plupart destinés
à un public spécialisé.
A côté du contenu
éditorial, l'espace Meg@music du nouveau site
propose du streaming, avec l'écoute d'extraits
sonores de 30 secondes, et un service de téléchargement
à proprement parler. Virginmega permet uniquement
un téléchargement définitif avec
une protection DRM (Digital Rights Management, développé
par Microsoft) qui autorise, au maximum, deux gravages
de CD par titre.
Les tarifs pratiqués
sur le site sont multiples. Virgin a souhaité
proposer une grande flexibilité dans les systèmes
de paiement. Une flexibilité qui trouve ses origines
dans la volonté de certains artistes qui ont
souhaité, selon les cas, vendre leurs titres
à l'unité et/ou dans le cadre d'un abonnement.
L'internaute doit donc gérer un double panier :
vente au titre et vente par abonnement. Les formules proposées
comprennent un forfait de 15 euros pour 15 titres, un
abonnement à 18,5 euros par mois (pendant 3 mois
pour 20 titres) ou une carte prépayée
Virgin Digital Music à 10 euros pour 10 titres.
Le projet Virginmega aboutit
dans un contexte paradoxal. Les expériences menées
dans le domaine de la musique en ligne, comme Pressplay
ou MusicNet, sont loin d'atteindre leurs objectifs et
de séduire le public. "Mais notre positionnement
est très différent des sites de vente
de musique en ligne déjà existants, souligne
Laurent Fiscal. Très peu de distributeurs spécialisés
ont déjà tenté l'expérience.
Nous, nous souhaitons agréger différents
catalogues, de majors et d'indépendants."
Concernant les objectifs
commerciaux, Virginmega reste discret "dans la
mesure où le marché est encore à
créer et où trop d'inconnus subsitstent".
Pour le lancement,
Virgin s'est limité à un dispositif commercial
minimal : promotion du site en magasins, présence
en fin de semaine dans la presse quotidienne nationale
et dans le magazine Les Inrockuptibles. Aucune campagne
online n'est pour l'instant prévue.
|