Leo Kirch a cédé.
Le groupe allemand, détenteur des droits de retransmission
de la coupe du monde de football qui se tiendra au Japon
et en Corée à partir du 30 mai, a finalement
autorisé, hier, le site officiel de la Fifa,
organisateur de l'épreuve, à diffuser
"en exclusivité" des images vidéos
des matchs à l'issue de chaque journée.
Cette décision met fin à un feuilleton
à rebondissements puisque les dirigeants de Kirch
assuraient encore il y a peu qu'aucune image ne transiterait
par le Web lors de l'épreuve.
Ce
choix du site officiel a fait un heureux en la personne
de Yahoo. Le portail américain est en effet l'opérateur
en chef du site de la Fifa et sera en première
ligne pour récolter les bénéfices
éventuels de cette opération qui s'appuyera
uniquement sur une formule payante. L'internaute devra
débourser une somme forfaitaire de 22,5 euros
pour avoir accès
à "un résumé
en images de 4 minutes de chacun des 64 matches de la
Coupe du Monde, diffusé à la fin du dernier match de
la journée, aux archives, à des reportages vidéos et
des réactions d'après match", selon un communiqué
du groupe. Si la somme paraît élévée
pour certains pays - toutes ces images seront par exemple
gratuites en France à la télévision
sur TF1 -, Yahoo et la Fifa ont affiché leur
optimisme en affirmant "vouloir conquérir
des dizaines de milliers d'abonnés dans le monde".
Il n'est d'ailleurs pas sûr
que le modèle payant ait
été choisi uniquement pour des raisons
économiques. En décidant de diffuser des
résumés sur son site, la Fifa fait désormais
concurrence directement aux télévisions
qui sont pourtant ses principales clientes. En France,
TF1, qui a acquis pour
près de 150 millions d'euros ces droits de retransmission
sur le sol national, pourrait par exemple trouver le
procédé peu cavalier. D'autant que la
chaîne, et sa filiale Eurosport, auraient négocié
jusqu'au dernier moment la possibilité de pouvoir
diffuser des images vidéos sur leur site respectif.
En optant pour un modèle payant, la Fifa a peut
être trouvé un moyen d'éviter les
accusations de concurrence frontale avec les chaînes
gratuites. Contactés par nos soins, les dirigeants
de TF1 n'ont pas souhaité commenté cette
décision.
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