(Article modifié
le 16/05/02) Oldies but goldies : Napster risque
définitivement de rester comme un bon vieux tube
pour les internautes de la première heure. Les
relations entre les investisseurs historiques de Napster
et le groupe allemand Bertelsmann, qui a injecté
85 millions de dollars dans le site musical depuis novembre
2000, viennent de s'enflammer avec le brusque départ
de Konrad Hilbers. Le PDG du service d'échange
de fichiers MP3 a été désavoué par le
conseil d'administration.
Selon
le Wall Street Journal, Konrad Hilbers ne serait
pas le seul membre de l'exécutif à avoir
claqué la porte : Jonathan Schwartz, conseiller
du PDG, et surtout Shawn Fanning, fondateur de Napster
et directeur technique, auraient également remis
leur démission en début de semaine. Le
départ de ces trois dirigeants, toujours selon
le Wall Street Journal, pourrait préfigurer
pour Napster une demande de mise sous protection du
chapitre 11 de la loi américaine relative aux
faillites.
Depuis juin 2001, date
de l'arrêt du service suite aux actions juridiques
menées par les majors sur la violation des droits
d'auteurs, Napster est en pleine traversée du
désert. Le site, qui comptait à son apogée
70 millions d'utilisateurs dans le monde, a été
contraint de licencier plus de 60 % de ses effectifs
depuis la rentrée 2001. Dans la foulée,
le lancement de la formule payante, plusieurs fois annoncé
et attendu en définitive pour mars dernier, a
été reporté pour la fin de l'année.
Des à-coups qui témoignent d'une relation
conflictuelle entre Napster et Bertelsmann, propriétaire
de 58 % du capital du site.
Visiblement opposé
à l'équipe historique Napster quant à
la stratégie de déploiement du service
payant et à la gestion du volet juridique lié
aux majors, Bertelsmann a choisi en avril dernier la
méthode forte en tentant de reprendre la totalité
du capital pour 15 millions de dollars. Une offre qui
a été refusée par les minoritaires,
ceux-ci souhaitant notamment, en cas d'accord, que leur
responsabilité soit dégagée face
aux poursuites juridiques engagées par les majorsde
l'industrie musicale.
D'après le Wall
Street Journal, Konrad Hilbers indique, dans un
e-mail interne annonçant son départ, que
ce refus de l'offre Bertelsmann de la part des minoritaires
est une "une erreur, et qu'elle conduira la société
sur un chemin que je ne souhaite pas suivre". Reste
qu'avec cette probable faillite, la firme allemande,
déjà présente dans le consortium
MusicNet (en compagnie de RealNetworks, d'EMI et de
Warner Music), trouve peut-être un moyen de se
débarrasser de cette double présence sur
le laborieux marché de la musique en ligne.
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