Comment simplifier l'accès
à l'information concernant la propriété
industrielle en Europe ? La Commission Européenne
pense avoir trouvé la solution avec Plutarque.com,
une base de données de brevets européens
accessible en ligne et en langage naturel. Ce projet
technologique, qui a adopté la bannière
fédératrice paneuropéenne ePatent,
associe plusieurs types de partenaires : les offices
de brevets européens (l'INPI pour la France,
l'OEPM pour l'Espagne,
The Patent Office pour la Grande-Bretagne...) et des
prestataires technologiques (Jouve, Lingway et LTU Technologies,
l'ex-Look That Up).
A
l'origine du projet, se trouve l'INPI (Institut nationale
de la propriété industrielle), l'établissement
public français en charge de délivrer
les titres de propriété industrielle (brevets,
marques, dessins et modèles). La technologie
Plutarque est accessible sur le site de l'INPI depuis
1998 pour effectuer des recherches sur les brevets.
30 000 requêtes professionnelles sont recensées
chaque mois sur ce service en ligne. "Actuellement,
notre service en ligne permet d'effectuer des recherches
sur des brevets de sociétés ayant demandé
des protections nationales, européennes ou internationales,
le tout sur les deux dernières années
de publication, explique Isabelle Leclercq, directrice
marketing du département documentation et information
de l'INPI. Avec le projet Plutarque.com, en cours de
développement, nous souhaitons fédérer
les bases de données relatives aux brevets de
plus de 40 pays, avec la possibilitté d'effectuer
des recherches au-delà de cette période."
Cet élargissement n'est
pas la seule nouveauté attendue. La présentation
des recherches doit également être refondue.
Aujourd'hui, deux bases de données cohabitent
en effet sur le service : une base "brevets"
et une base "dessins et modèles". Dans le
futur service Plutarque.com, cette distinction sera
effacée, tous les brevets devant être fédérés
à terme, c'est-à-dire mi-2003.
Après un appel d'offre,
la Commission Européenne a accepté fin
2001 le principe du déploiement multilingue de
la technologie Plutarque. La Commision contribue à
hauteur de 50 % au financement global, soit une
enveloppe d'un million d'euros au consortium ePatent,
qui regroupe l'ensemble des acteurs en charge du développement.
Celui-ci dispose d'un délai de 24 mois pour développer
l'outil "monde". Une présentation en
bêta-test du service en ligne sera effectuée
à l'occasion du salon IDT Net, qui se tiendra
au Palais des Congrès de Paris début juin.
Une première version
gratuite devrait également être ouverte
d'ici la fin de l'année. Il est prévu
d'ores et déjà que le service passera
en mode payant. "Plutarque.com doit atteindre un
seuil de rentabilité, précise Isabelle
Leclercq. Toutefois, l'utilisateur final ne paiera que
le juste prix." Plusieurs options de consommations
en ligne sont envisagées comme le paiement
à l'acte ou l'abonnement. Dans le cadre d'une
utilisation standard, l'accès à un document
relatif à un brevet devrait coûter cinq
euros. Un service "expert" de Plutarque sera
en parallèle mis à disposition pour les
recherches plus plus approfondies.
A partir de ce cahier des charges,
les différents prestataires se sont répartis
les tâches. Jouve prend en main l'hébergement
du service, LTU Technologies développant les
applications spécifiques liées aux logos
et aux marques. En février 2001, LTU Technologies
a signé un premier accord avec l'INPI pour déployer
son logiciel Image-Seeker dans le cadre des recherches
d'antériorité au sein de sa collection d'images "dessins
et modèles français". Enfin Lingway, société
fondée en septembre 2001 par une équipe de linguistes
et d'informaticiens issus de LexiQuest, se charge de
la dimension multilingue du futur méta-moteur.
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