"Wanadoo Ron Ron..."
Le tube des Crystals et quelques 100.000 autres titres
musicaux devraient faire leur apparition, sous forme
de fichiers, dès cet été sur Freeserve
et Alapage, puis à la rentrée sur Wanadoo.
Après Yahoo ou Tiscali, le FAI français
enclenche son propre service payant de musique en ligne.
Celui-ci sera déployé à partir
de la plate-forme de la société britannique
OD2 qui a signé des accords de distribution avec
plusieurs labels indépendants et des majors comme
BMG ou Warner Music. "Même si l'organisation
du marché manque encore de maturité, nous
souhaitons avancer pour valider cette nouvelle forme
de distribution, explique Bernard Tani, directeur de
l'unité de programme divertissements chez Wanadoo.
C'est une façon de montrer aux acteurs de la
musique encore réfractaires qu'en s'associant
le marché offre de forts potentiels."
Commercialement,
l'offre Wanadoo Music devrait se construire à
partir de trois formules d'abonnement. La première
offre proposera un abonnement mensuel par genre musical :
l'internaute choisit un style (jazz, rock, rap...) et
a accès pour un mois, en téléchargement
et en streaming, à une liste de titres pré-sélectionnés.
"Tous les mois, les titres sont entièrement
renouvelés afin de permettre à l'internaute
de suivre toutes les nouveautés pour un genre
musical donné", explique Stanislas Hintzy,
directeur général de OD2 France. Le deuxième
formule d'abonnement s'appuie sur la même structure,
l'internaute ayant, cette fois, une totale liberté
quant au choix des titres sélectionnés.
La dernière formule
proposée devrait permettre d'avoir accès
à l'ensemble du catalogue avec la possibilité
d'opérer des téléchargements permanents.
Les titres, bénéficiant alors d'un encodage
de qualité supérieure, seront transférables
sur des lecteurs MP3 ou des supports CD. "C'est
un point très important de l'offre car les internautes
veulent pouvoir acquérir définitivement
certains titres, note Stanislas Hintzy. PressPlay, qui
permet le téléchargement uniquement sur
quelques titres, et MusicNet, qui ne le permet pas,
se rendent aujourd'hui compte de ce manque commercial."
Sur le plan tarifaire,
les deux premières offres devraient être
proposées pour 8 euros par mois pour une vingtaine
de titres en accès. Selon nos informations, l'offre
de téléchargement permanent devrait se
greffer sur les deux premières formules d'abonnement.
Chaque titre transférable pourrait être facturé
un euro pièce en supplément de l'abonnement.
"Pour les paiements, nous allons bien évidemment
nous appuyer sur les solutions maison en proposant que
la facturation se retrouve sur l'abonnement mensuel
de l'accès Wanadoo, indique Bernard Tani. Pour
les internautes qui ne sont pas abonnés chez
Wanadoo, un système de paiement par carte bancaire
sera également proposé."
A côté de
ces formules d'abonnement, Wanadoo, Alapage et Freeserve
comptent fournir un effort tout particulier sur le contenu
qui accompagnera le nouveau service. "Pour se démarquer
des services PtoP pirates, il est nécessaire
d'apporter de la valeur ajoutée, estime Bernard
Tani. Dans ce cadre, le contenu et l'animation événementielle
sont prépondérants." Cette volonté
pourrait se traduire par des partenariats avec des supports
presse ou radio.
L'annonce de ce futur service
musical est l'occasion pour OD2 de s'offrir une plus
forte visibilité sur le marché français.
Arrivée dans l'Hexagone en mars 2001, la société
dispose pourtant de références de choix
comme Orange (Wap musical) ou Fnac.com (plate-forme
de téléchargement). L'entreprise a été
fondée à Bristol en 1999, notamment sous
l'impulsion de Peter Gabriel. "Le fait que OD2
soit un acteur indépendant est un formidable
atout, relève Stanislas Hintzy. Pour que le marché
de la musique en ligne décolle, il faut agréger
les offres afin de mettre en place un schéma
de distribution classique. Or les majors ne peuvent
pas jouer ce rôle." Plutôt serein quant
à son avenir européen, d'autant que PressPlay
et MusicNet semblent désormais avoir abandonné
toute idée d'implantation sur le Vieux Continent,
OD2 a levé 4 millions de livres (6,3 millions
d'euros) en janvier dernier auprès de NIF, un
fonds de capital-risque japonais.
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