Avec le développement
du modèle payant sur Internet, les éditeurs
de contenu et de services en ligne réfléchissent
à l'implémentation de solutions de micro-paiements.
Avec plus ou moins de succès d'ailleurs. On se
souvient des mésaventures en 2001 du quotidien
en ligne LeMonde.fr, qui avait misé sur une technologie
américaine (QPass) et a dû se rabattre
sur un système développé en interne
après le retrait d'Europe du prestataire initialement
retenu. w-HA, co-entreprise de France Télécom et de
l'américain iPIN créée en novembre
2000, commercialise une solution de micro-paiement qui
a récemment remporté ses premiers grands
contrats : les portails de deux fournisseurs d'accès
Internet - Wanadoo et Club-Internet - ont inauguré
leur espaces de services électroniques en adoptant
la solution w-HA. Avantage principal côté
utilisateur : les services consommés apparaissent
directement sur la facture du FAI. A l'heure actuelle,
la jeune société a signé une cinquantaine
d'accords avec des éditeurs de services en ligne
(Coface SCRL, Euridile, Verif.fr, Quidonc.fr, etc.).
"Avec
notre gamme de solutions de paiement, l'éditeur du service
peut choisir, en fonction des usages, le mode de règlement
: à l'acte, à l'abonnement ou à la durée", explique
Philippe-Etienne Zermizoglu, directeur général
de w-HA. Même si, pour le moment, le grand chelem
n'est pas encore réalisé. Par exemple,
dans le domaine des règlements à la durée
(sur le mode du Minitel), w-HA va lancer prochainement
une solution "pilote", qu'elle souhaiterait
mettre à la disposition des éditeurs de
services en ligne. Un portail comme Wanadoo pourrait
très bien s'inspirer de cette technologie pour
monter son kiosque de services facturés à
la durée, censé ouvrir dans le courant
du printemps. Toutefois, rien n'est acquis. car il existe
une deuxième technologie de ce type au sein de
la division des Kiosques Multimédia (Branche Internet
grand public de France Télécom), à laquelle est
rattachée w-HA. Et Wanadoo n'a pas encore révélé
sa préférence.
Autre domaine dans lequel
w-HA veut marquer son terrain : le programme "SMS
Plus", officiellement initié au début
du mois. La société voudrait inciter les
trois opérateurs mobiles à choisir sa
technologie de paiement sécurisé dans
le cadre du développement de services "SMS
premium". Mais, même en optant pour une commercialisation
en marque blanche, il paraît difficile de concevoir
l'adoption d'une technologie unique par Orange, SFR
et Bouygues Télécom. Pour l'instant, w-HA
a uniquement signé avec le premier, filiale mobile
de France Télécom. L'accord concerne les
développements Wap et trois services multimédia
"pilotes". Pour le SMS Plus, la collaboration
de w-HA avec Orange se limite actuellement à
un test technique.
Dans
le secteur des solutions de paiements en ligne, w-HA
affirme ne pas rencontrer de "concurrence frontale".
La société, qui emploie une quinzaine
de collaborateurs, semble être la seule actuellement
susceptible de proposer à la fois des règlements
à l'acte, à la durée ou par abonnement.
De plus, elle met en avant la simplification des factures
adressées aux utilisateurs finaux. w-HA ne communique
pas sur ses résultats financiers, qu'elle ne
juge pas encore significatifs. Entre 5.000 et 10.000
micro-règlements par jour seraient recensés
par jour. Outre les frais de mises en services et un
abonnement annuel, w-HA se rémunère sur
un système de commissions qui prend en compte
le montant des transactions réalisées
via les services en ligne ayant adopté ses technologies.
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