Les plate-formes musicales
vont-elles se révéler une bulle Internet
à elles-seules? Pressplay et MusicNet à
peine lancées, les grandes maisons de disques
n'en multiplient pas moins les initiatives pour occuper
un terrain bien difficile. Il y a quelques jours, Universal
et Sony (initiateurs de Pressplay) annonçaient
leurs projets d'abaisser le prix des téléchargements
et d'étoffer leur offre de services associés, dont la
possibilité de graver les titres sur support CD (lire
l'article du JDNet du 14/06/02). Cette fois,
c'est Warner qui va proposer avec America Online (les
deux sont filiales d'AOL Time Warner) des titres en
téléchargements à 99 cents. un
téléchargement sur WMG.
L'offre doit comporter dans
un premier temps quinze titres d'artistes Warner (d'Alanis
Morissette aux Red Hot Chili Peppers). Mais ces titres
seront des inédits, non présents sur les
albums et dont les responsables de la maison de disques
espèrent qu'ils suciteront chez les auditeurs
un intérêt pour l'album dans son ensemble.
Le faible nombre initial montre
que chez AOL Time Warner, on en est encore au stade
de l'expérimentation. Une approche pragmatique
que semble avoir décidé d'adopter toute
l'industrie musicale. Même si elle est consciente
de l'urgence de trouver des solutions face au phénoménale
succès des réseaux peer-to-peer (KaZaA,
Morpheus...), sur lesquels près de 500 millions
de fichiers musicaux seraient téléchargés
chaque jour, selon l'International Federation of the
Phonographic Industry (Lire l'article
du 17/06/02).
Cette offre signée America
Online/Warner a aussi une dimension symbolique, puisqu'elle
illustre les synergies possibles entre les différentes
entités du groupe. Cette stratégie avait
été mise en avant lors de la fusion d'AOL
et de Time Warner, mais est quelque peu battue en brèche
depuis que le groupe a vu son action chuter en Bourse.
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