Un nouvel indice de l'e-pub
fait son apparition en France : le GRP Internet.
Le GRP (Gross Rating point, ou point de pénétration
brut) mesure la pression publicitaire en rapportant un
nombre de contacts pour 100 personnes. Ce critère d'analyse
publicitaire, déjà utilisé dans l'ensemble
des autres médias, doit permettre au Web de devenir
plus facilement comparable aux autres supports. Netvalue
a signé un accord avec Mediaegde:cia qui lui a
permis de développer NetValue Instant Media, outil
d'estimation de la performance des campagnes en terme
de couverture, de répétition des contacts publicitaires
ou encore de cumuls de fréquentation sur les sites. Dans
le même esprit, l'agence média Carat Interactive
France utilise depuis le début de l'année
un outil propriétaire de calcul du GRP Internet.
Pierre Calmard et Philippe Seignol, co-directeurs de Carat
Interactive, précisent les fonctionnalités
de cet outil et les raisons d'un développement
en interne.
Comment
se présente le GRP Internet ?
Pierre Calmard et Philippe
Seignol. Il s'agit d'un critère de mesure
de la pression publicitaire online. Jusqu'à présent
il existait un GRP pour les six autres médias
mais pas sur Internet. Nous avons donc décidé
d'en développer un. Pour établir notre
GRP, nous travaillons avec un panel, Médiamétrie-Nielsen-eRatings,
et des données de diffusion qui nous permettent
de probabiliser, pour un volume de diffusion acheté,
combien de visiteurs uniques sont touchés. Avec
les données de duplication entre les sites également
obtenues par panel, nous obtenons le GRP, qui nous donne
la performance d'une campagne en couverture et répétition
comme sur les médias traditionnels. En ce qui
concerne l'indicateur du nombre total de contacts, nous
l'avions déjà par le biais du nombre de
PAP.
Enfin, selon la volonté de l'annonceur, il est
possible d'obtenir un GRP global ou un GRP sur cible,
c'est-à-dire sur une population précise
(jeunes, femmes, CSP+, etc.).
Pourquoi
ne pas avoir développé plus tôt
ce GRP Internet ?
Il nous a fallu beaucoup de
temps pour mettre en place les outils. Nous avions tout
d'abord besoin d'un outil qui recense toute l'offre
tarifaire. Ensuite, nous avons connecté l'outil
à des données d'audience, c'est-à-dire
les données e-Ratings, puis il nous fallait le
moteur de calcul de couverture et répétition
pour avoir le nombre de GRP par campagne. Cet outil
est en bêta test chez nous depuis l'automne dernier
et nous l'utilisons de manière industrielle pour
toutes nos recommandations depuis le début de
l'année. Si l'aspect technique est complexe,
cela n'a pas été notre seul frein :
il fallait une donnée de base relativement propre.
Or, le panel Nielsen ne donne des résultats domicile
+ travail que depuis 2002 et il a fallu attendre qu'il
se rode. Du côté des PAP, nous utilisons
des données "régie" pour une
part, ou bien les données les plus certifiées
possibles, comme Cybermétrie ou l'OJD. De toute
manière, il y a derrière un contrôle
de cohérence avec les données du panel
et avec la mesure de notre outil d'AdServing, qui sert
les bandeaux publicitaires. La mise en place de tous
ces éléments a donc pris du temps et nous
avons hésité à développer
un tel produit, car nous espérions voir apparaître
un outil qui allait faire référence sur
le marché. Cela n'a pas été le
cas, donc nous l'avons fait nous mêmes, mais nous
restons ouverts à d'autres outils à partir
du moment où tout le monde se met d'accord sur
la définition de "contact".
Vous
dites vouloir ne pas être la seule agence média
à utiliser un GRP Internet. Est-ce que cela veut
dire que vous allez partager votre savoir-faire ou vendre
votre outil avec d'autres agences ?
Le
GRP Internet est pour l'instant une exclusivité
Carat et nous espérons bien en faire profiter
nos clients avant tout. Mais il est clair que nous avons
tout intérêt à ce que le secteur
adopte le GRP Internet, si possible avec la même
définition d'un "contact", car c'est
un besoin urgent pour les clients qui sont souvent désemparés
face à la complexité du média,
au jargon de l'e-pub et aux méthodes de calcul
que nous avions avant le GRP Internet. Nous sommes favorables
à ce que des instances comme l'Udecam
(Union des Entreprises de Conseil et Achat Média)
communiquent sur une définition commune d'un
"contact" et à ce qu'une société
externe, comme JFC Informatique Média par exemple,
développe un outil commun pour l'ensemble des
agences médias. La généralisation
du GRP Internet pourra ainsi contribuer à stabiliser
les prix de l'e-pub et mettre en exergue la compétitivité
actuelle du Web par rapport à d'autres médias,
grâce à son bon niveau de prix. En attendant,
nous comptons mettre à profit notre avantage
concurrentiel, même s'il est tout à fait
envisageable qu'à terme nous vendions notre technologie.
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