Robert Pittmann, CEO et n°2
d'AOL Time Warner, va quitter son poste. Pitttmann,
qui avait repris en avril la direction opérationnelle
d'America Online (AOL), a annoncé qu'il ne retournerait
pas chez AOL Time Warner une fois que AOL aura trouvé
le PDG dont la firme a confié la semaine dernière
le recrutement au cabinet Spencer Stuart. "Après
avoir beaucoup travaillé pour construire la marque
et AOL et son activité et après avoir
traversé la période de la fusion et les
dix-huit mois qui ont suivi, il est temps de faire un
break. Je suis fier de ce que j'ai construit à
AOL et je pense que la société a un grand
avenir." Le départ de Robert Pittmann, révélé
le matin même par le Wall Street Journal, a été
confirmé dans la journée par AOL, avant
la tenue du conseil d'administration de la société.
Les
jours de Robert Pittmann au sein de la direction d'AOL
Time Warner semblaient de toute façon comptés
depuis que le groupe lui avait préféré
Richard Parsons, ancien co-directeur d'AOL-Time Warner
en charge des contenus, pour succéder à
Gerald Levin comme PDG. Un
choix considéré comme un désaveu
de l'action de Robert Pittmann depuis la fusion avec
Time Warner. Ce dernier
a été rendu responsable des problèmes
que rencontre le groupe de communication, dont l'action
a plongé de 60% depuis le début de l'année.
Par ailleurs, deux anciens
de Time Warner ont été nommés à
des fonctions de direction du groupe, né de la
fusion début 2000 de la société
Internet et du groupe de médias. Don Logan, ancien
président de Time Inc., prend la présidence
de l'activité nouveaux médias et communication,
qui contrôle notamment America Online, Time Inc.
et Time Warner Cable. Quant à Jeff Bewkes, ancien
président du réseau câblé
HBO, il prend la présidence de l'activité
loisirs et réseaux (HBO, New Line Cinema, Turner
Networks, Warner Bros et Warner Music).
Les deux hommes seront directement
placés sous la responsabilité de Richard
Parsons, marquant un peu plus la prédominance
des anciens de la maison Time Warner face aux anciens
de la maison AOL. Quant à Steve Case, chantre
de la convergence des médias, sur laquelle il
a bâti tout le montage de la fusion, il se retrouve
singulièrement isolé face aux tenants
d'une conception traditionnelle
de l'activité média. Une opposition qui
fait écho à des débats entendus
ces dernières semaines en France autour de Vivendi-Universal.
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