Après avoir remporté
un premier challenge technologique en mettant en place
en avril 2001 un service de Chats SMS interopérable
(c'est-à-dire accessible via les trois opérateurs
mobiles français), Freever annonce avoir atteint
le point d'équilibre sur son résultat
net avant impôt au premier semestre 2002. Sur
les six premiers mois de l'année, le groupe annonce
avoir réalisé un chiffre d'affaires de
3 millions d'euros, en hausse annuelle de 70 %.
Sur cette même période, Freever revendique
un parc de 890 000 membres qui ont échangé
212 millions de SMS.
Pour
confirmer ce point
mort, et tenter de dégager des bénéfices,
la société privilégie
désormais trois axes stratégiques : le développement
à l'international (Italie, Grande-Bretagne et bientôt
Belgique, Irlande, Allemagne, et Chine), l'innovation technologique
(avec en particulier le Multimedia
Message Service) et l'interactivité liée à
la télévision. Dans ce dernier domaine, Freever
dispose déjà d'un portefeuille clients avec des
références comme Comédie (pour La Grosse Émission),
Public Sénat, TF1 (pour la Coupe du Monde) ou encore M6 (pour
Loftstory II et C'est l'After). Jérôme Traisnel,
PDG de Freever, revient sur sur les grands chantiers du marché
SMS.
En
tant que spécialiste du SMS, avez-vous déposé
un dossier pour acquérir un numéro surfacturé
"SMS Plus" ?
Jérôme Traisnel.
Freever
n'exploitera pas de services SMS Plus pour son
propre compte, car Freever est un intermédiaire.
En revanche, il est logique que nos clients disposant
de contenu à forte valeur ajoutée adopte
le système. L'ensemble
de notre modèle économique repose sur
les partenariats que nous réalisons avec les
opérateurs mobiles et les commissions qu'ils
nous reversent. S'il
nous arrive de monter directement des opérations
événementielles, comme les Chats
SMS organisés au printemps dernier avec les candidats
à l'élection présidentielle, la
marque Freever n'apparaît pas en général
sur les services que nous assurons.
Par exemple,
pour le cas de l'opérateur mobile SFR, notre
produit est vendu en marque blanche.
Comment
mesurez-vous l'activité réelle des membres
Freever et comment exploitez-vous les données
d'inscription ?
Pour l'activité, la règle
des 80/20 est respectée : 80 % de l'audience
se fait grâce à 20% des membres. Mais il
est difficile de déterminer la fréquence
d'utilisation du service Freever par nos membres.
Si nous avons clairement
identifié la cible des 15-25 ans, les usages
sont en revanche hétérogènes. Certains
membres viennent uniquement pour des séances
de Chat événementiels spécifiques,
d'autres changent parcourent les chaînes thématiques.
Mais
nous n'utilisons pas la base de données pour
pratiquer du "push", voire du spam. Nos membres
attendent de nous une éthique très claire
sur ce point. Par contre, nous pratiquons le "reverse
marketing" quand une marque se met à l'écoute
d'une communauté. Ce n'est pas la marque qui
envoie alors du contenu au client, mais le contraire.
Nous avons monté une opération de ce type
avec la boisson Yop, via la Yop Machine
dont le numéro de téléphone était
inscrit sur le packaging de la bouteille.
Vous
pariez beaucoup sur la complémentarité
du média télévisé et des
SMS. Mais quels types d'application fonctionnent réellement
?
Nous voulons renforcer le lien communautaire
avec l'écran de télévision. Des
émissions comme C'est l'After de M6 permettent
d'envoyer des dédicaces SMS qui sont diffusées
à l'écran pendant la diffusion "live".
C'est ce type d'animation interactive qui permet de
se rapprocher du téléspectateur. Ce
qui compte, c'est le contenu généré
par les téléspectateurs.
On peut considérer que le système
de vote par SMS reste le plus petit degré d'interactivité.
Dans le cadre de la communauté SMS liée
à Loft Story, que nous avons monté
pour le compte de M6 Web, le nombre de mini-messages
envoyés se compte en millions.
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