Amazon sera une des premières
entreprises de la high-tech à faire apparaître
dans ses résultats le coût des stocks-options
accordés à ses salariés. Conséquence
directe des scandales Worldcom et Enron, le marché
commence à se pencher de près sur le traitement
comptable des stock-options distribués aux salariés.
Or, les usages comptables outre-Atlantique permettent
de ne pas inclure ces coûts dans les rapports trimestriels
des entreprises.
Plusieurs grands groupes industriels américains
comme Coca-Cola et le groupe Washington Post ont d'ores
et déjà annoncé qu'ils optaient
pour la comptabilisation de ces charges dans leurs résultats.
Mais la plupart des entreprises du secteur high-tech
refusaient d'adopter cette mesure qui les conduiraient,
selon elles, à limiter la distribution de stock-options
qu'elles utilisent largement comme mode de rémunération
indirect de leurs équipes et principalement de
leurs dirigeants.
Mais l'impact de ce traitement
comptable est loin d'être anodin sur les résultats
de ces sociétés. Le magazine en ligne
américain CNet
a calculé que l'éditeur de logiciels
Siebel aurait ainsi fait apparaître l'année
dernière une perte de 467 millions de dollars
au lieu d'un bénéfice de 255 millions
de dollars s'il avait adopté cette méthode
comptable. Pour Amazon,
les pertes 2001 seraient passées de 567 à
963 millions de dollars
Lors de la conférence
au cours de laquelle a été annoncée
la mesure, le PDG d'Amazon Jeff Bezos a précisé
qu'il entendait poursuivre sa politique d'association
des salariés au capital de la société
malgré cette mesure comptable car cette politique
"fait partie intégrante de la culture de
la société". Amazon vient d'annoncer
de nouveaux résultats opérationnels positifs.
Sans doute le moment opportun d'opérer un nettoyage
comptable et d'annoncer une dégradation technique
de ses résultats futurs.
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