(réactualisation : janvier
2003) Le chiffre est étourdissant. Selon une
étude d'Online Publishers Association (OPA) aux
Etats-Unis (l'équivalent du Geste en France), les
services de rencontres en ligne ont généré
des revenus d'un montant de 53,1 millions de dollars pour
le seul premier trimestre 2002. On comprend pourquoi beaucoup
d'acteurs s'engouffrent sur ce marché. En février
dernier, Cnet évoquait dans une enquête plusieurs
raisons à cet engouement : tout d'abord, les événements
du 11 septembre ont incité les gens à utiliser
davantage le World Wide Web plutôt que de se déplacer
physiquement. D'autres arguments sont davantage liés
à la conjoncture économique : après
l'éclatement de la bulle Internet et compte tenu
des perspectives d'un retour à la croissance, une
partie de la population active serait enclin à
privilégier leurs projets personnels au détriment
de l'effervescence professionnelle.
Sur ce marché très éclaté
de la rencontre en ligne, un service pionnier américain
sort du lot : Match.com, dont la date de lancement
remontre à avril 1995. En juin 1999, le service
est devenu une filiale de Ticketmaster Online-CitySearch,
une entité côtée au Nasdaq rattachée
à la galaxie du groupe USA Interactive qui parie
sur le développement du commerce électronique.
Toujours selon l'OPA, Match.com constitue le troisième
service de contenus payants derrière Real.com
et WSJ.com. En 2001, le service de rencontres en ligne
a généré un chiffre d'affaires
de 49,2 millions de dollars et a affiché un Ebitda
de 16,5 millions de dollars. Au quatrième trimestre
2001, Match.com affichait 382 000 abonnés
payants. Des résultats insolents qui lui permettent
d'envisager sereinement des opérations de croissance
externe. En mars 2002, Match.com a procédé
à l'acquisition de Soulmates Technology,
une société australienne qui a développé
un outil en marque blanche de services de rencontres.
Celui-ci est implémenté par exemple sur
le réseau de portails MSN (Microsoft). Soulmates
Technology revendique 2 millions de clients.
D'autres services en ligne ont emboîté
le pas, comme le service de rencontres Matchmaker.com,
qui a intégré en août 2000 le nouvel
ensemble Terra Lycos. Sur le tableau des services
de contenus payants aux Etats-Unis, Matchmaker.com est
placé en neuvième position. Autre grand
service fédérateur : les "Personals"
de Yahoo US, qui servent de point d'entrée
pour consulter les petites annonces "rencontres"
sur le portail. Un service qui est passé en payant
en octobre 2001 et qui semble apporter entière
satisfaction à ses propriétaires :
Yahoo Personals est mis en avant dans le centre de la
page d'accueil de Yahoo.com.
En dehors de ces trois services qui émergent
du peloton, un bouquets de services similaires sont
apparus avec l'ambition de développer leur notoriété
sur ce créneau très concurrentiel :
parmi les prétendants les plus sérieux,
on peut citer uDate, service coté sur
l'OTC Bulletin Board (l'équivalent du Marché
libre aux Etats-Unis) qui affiche 225 000 membres
payants. DreamMates.com, rattaché au groupe
de développement software canadien Vintacom Media
Group, affiche 3,5 millions d'utilisateurs et estime
faire partie du Top 5 des sites de rencontres nord-américains.
Eve Hogan, PDG du service en ligne, a d'ailleurs écrit
un ouvrage à propos des rencontres sur Internet
(Virtual Foreplay: Making Your Online Relationship
a Real-Life Success, édité l'année
dernière). Les noms des services peuvent d'ailleurs
prêter à confusion car DreamMates.com cohabite
avec DreamDates.com.
D'autres services sont également
à prendre en compte le réseau FriendFinder.
En juin, Vivendi Universal Net USA a signé un accord
avec le site de rencontre Lavalife.com qui porte
sur trois ans. L'ex-Webpersonals.com, qui a développé
ses activités au niveau international en jouant
sur les canaux Internet et téléphone,
va figurer sur les sites de musique du groupe VU (comme
MP3.com, RollingStone.com, MP4.com, GetMusic.com et
eMusic.com).
En général, le
modèle économique des services du secteur
tourne autour de formules d'abonnements et de la consultation
des petites annonces à l'acte. A noter que des
services Internet gratuits comme Craigslist.com
bénéficient également d'une certaine
notoriété. D'autres acteurs pariant sur
l'aspect communautaire comme JDate.com destiné
aux internautes juifs américains.
Traditionnellement, des critiques sont émises
toutefois vis-à-vis de ce type de services. Elles
portent sur le manque de rafraîchissement des
PA, les fausses informations dissimulées dans
les offres ou l'opacité sur l'identité
réelle de l'entreprise exploitant le service
ainsi que sur la réelle exploitation des bases
de données.
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