Selon une enquête effectuée
auprès des dirigeants des principaux fonds d'investissement
actifs en Europe, le marché des capitaux-risqueurs
européens a davantage marqué le pas qu'aux
Etats-Unis. Réalisée par Ernst & Young
et VentureOne, cette étude indique que le montant
total des investissements réalisés sur
le vieux continent a chuté de 46 % par rapport
au second semestre 2001, contre 36 % aux Etats-Unis.
Les investissements pour le premier semestre 2002 s'élèveraient
à 2,4 milliards d'euros, tous secteurs confondus.
Le nombre de nouveaux investissements effectués
a baissé lui de 41 % (-29 % aux Etats-Unis).
Evolution
semestrielle du capital-risque en Europe et en
France
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S1
2002
|
S1
2001
|
S2
2001
|
|
Europe
|
France
|
Europe
|
France |
Europe
|
France |
Investissements
|
2 388,7
|
404,9
|
5 717,1
|
998,7
|
4 413,1
|
440,5
|
Investissements
IT
|
1 240
|
nc
|
3047,1
|
nc
|
2671,1
|
nc
|
Part
des investissements IT sur le total
|
51,9 %
|
nc
|
53,3 %
|
nc
|
60,5 %
|
nc
|
Nombre
de deals
|
530
|
87
|
1152
|
316
|
900
|
135
|
Les
investissements dans les nouvelles technologies se sont
élevés à 1,24 milliard d'euros
au premier semestre 2002, soit 51,9 % du total
des investissements. Ce chiffre est à rapprocher
des 3 milliards investis au premier semestre 2001, soit
une chute de 59,3 % d'une année sur l'autre
et des 2,7 milliards du second semestre de l'année
dernière (-53,6 %).
Quatre pays ont rassemblé
68 % de l'ensemble des investissements réalisés
au premier semestre : le Royaume-Uni, la France,
l'Allemagne et la Suède. Parmi eux, c'est outre-Rhin
que la chute a été la plus violente avec
un recul de 76 % des investissements des VC's par
rapport au premier semestre 2001. Seul le Danemark se
distingue avec une progression de 35 % sur le premier
semestre par rapport à la même période
en 2001.
Côté français,
le sondage réalisé par VentureOne et Ernst
& Young montre une chute de 59,45 % entre le
premier semestre 2001 et celui de 2002. Mais il met
aussi en exergue une tendance à la stabilisation :
entre le second semestre 2001 (440,5 millions d'euros
investis) et le premier semestre écoulé
(404,9 millions), le recul n'est que de 8,1 %.
Mieux : entre le dernier trimestre 2001 (193,6 millions
d'euros investis) et le premier trimestre 2002 (244,9
millions), on constate une progression de 26,5 %.
Cette orientation positive a malheureusement montré
un léger recul au deuxième trimestre (106,18
millions d'euros investis) par rapport au trimestre
précédent (-7 %).
Le JDNet a enregistré
de son coté un tassement similaire au deuxième
trimestre de cette année pour les seuls investtissements
du secteur de l'Internet en France qui s'élèvent
à 208 millions d'euros pour l'ensemble du premier
semestre (voir notre dossier Levées
2002).
Du côté des
introductions en Bourse, la situation est au point mort,
comme aux Etats-Unis. Sur six mois, seules sept entreprises
européennes ont réussi leur IPO. A elles
toutes, elles n'ont levé que 70,8 millions d'euros.
Ces maigres chiffres sont à mettre en balance
avec ceux du premier semestre 2001 : 21 sociétés
introduites et 692 millions d'euros levés.
"Le marché
des investisseurs européens a poursuivi sa réorientation
vers des investissements dans des sociétés
déjà matures, et ce, de manière
bien plus flagrante qu'aux Etats-Unis, affirme dans
un communiqué Steve Harmston, Directeur de la
recherche européenne chez VentureOne. Lors du
pic connu par le secteur du capital-risque au premier
semestre 2000, les premiers tours de table ont reçu
58 % du total des investissements des capitaux-risqueurs.
Ce chiffre est maintenant passé à 25 %."
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