Si, l'année dernière,
Moviesystem se sentait un peu isolé sur le thème
de la vidéo à la demande (VOD) diffusée
en haut débit, la société spécialisée
semble désormais retenir l'attention des groupes
industriels impliqués dans les services broadband.
L'exploitation d'un service VOD constitue un passage obligé
dans l'élaboration d'un portail réllement
haut débit. Pour y répondre, Moviesystem
a monté une offre BtoB en marque blanche, fondée
sur le savoir faire acquis en exploitant NetCiné.com,
un service de vidéo à la demande que la
société a rachetée en décembre
2001.
Après
avoir annoncé en début d'année
la signature de deux grands accords avec des fournisseurs
d'accès Internet rapide (le câblo-opérateur
Noos et le FAI Club-Internet), Moviesystem vise prochainement
un portefeuille important de nouvelles références
chez les portails. "D'ici fin septembre, nous allons
ouvrir des opérations avec les principaux fournisseurs
d'accès Internet haut débit français,
qui ont pris conscience de l'intérêt d'un
tel service pour booster leurs offres d'accès",
affirme Maxime Jappy, PDG de Moviesystem. Les discussions
avec le leader Wanadoo seraient en bonne voie mais le
grand chelem sera difficile à réaliser.
NC Numericable ne semble par exemple pas intéressé.
Mais les voies du partenariats semblent vastes :
Moviesystem pourrait rejoindre l'expérimentation
"Kiosque Ciné" proposant 150 films
initiée par VU Net, Canal Numedia/AlloCiné
et Studio Canal à travers Monaco Télécom,
une filiale télécom de Vivendi Universal.
Initié en octobre 2001 et censé s'achever
en juillet dernier, le test monégasque de VOD
sur une plate-forme ADSL a finalement été
prolongé. Depuis plusieurs mois, Moviesystem
a entamé des discussions avec AlloCiné
en vue d'un partenariat stratégique lié
au projet "Kiosque Ciné".
Moviesystem indique avoir signé
des accords avec une quarantaine de sociétés
de production françaises. La société
explorant la VOD a d'ailleurs le soutien de Pathé
et d'Europa Corp pour distribuer de manière exclusive
une sélection de films sur NetCiné.com.
Après avoir consolidé
sa position en France, Moviesystem estime que la zone
francophone est à portée de main. Après
cette extension qui devrait survenir début 2003,
les ambitions de la société se porteront
sur les marchés britannique et allemand.
Parallèlement à
l'expansion géographique, des développements
technologiques figurent à l'ordre du jour. En
début d'année prochaine, Moviesystem compte
explorer le domaine des set-up boxes. La phase initiale
consisterait à élaborer des boîtiers
VOD connectés au PC permettant la consultation
de films à la demande sur son téléviseur.
Le tout sur un mode wireless. Avantage du dispositif
: l'exploitation du disque dur du PC, une composante
que l'on ne trouve pas sur un téléviseur.
"La commercialisation de set-up boxes nous permettrait
d'élargir notre base clientèle",
indique Maxime Jappy.
En attendant ces prochains
grands pas liés à ses activités
BtoB, Moviesystem inaugure vendredi une nouvelle version
de Netciné. Son service VOD, destiné au
grand public, sera doté d'une nouvelle charte
graphique et d'un nouveau mode de navigation. Il proposera
à cette occasion de découvrir Windows
Medias 9, qui, outre une amélioration de la qualité
image proche du DVD et du son (son Surround 5.1), permet
de réduire significativement le buffering, c'est
à dire le temps de chargement PC au préalable
nécessaire avant de pouvoir visionner le film.
Actuellement, Moviesystem recense
8.500 abonnés à son service NetCiné,
qui propose 500 films en catalogue. Maxime Jappy distingue
trois grandes catégories de films visionnés
: 40% sont des nouveautés, 10 à 20% des
oeuvres cinématographiques issus du catalogue
NetCiné et le reste est constitués de
vidéos classées X. Actuellement, l'exploitation
de NetCiné.com se fait à perte car elle
induit une consommation importante de bande passante.
Moviesystem estime pouvoir générer un
chiffre d'affaires de 6,1 millions d'euros (environ
40 millions de francs) en 2002. La partie VOD ne représente
que 20% de son CA. La société générant
toujours davantage de revenus à partir de son
deuxième pôle d'activités, plus
traditionnel : l'achat de droits de films et la distribution
de cassettes VHS à des professionnels du secteur
vidéo. La direction de Moviesystem reste discrète
sur son actionnariat, tout juste avoue-t-elle que son
principal investisseur financier est OTC Innovation
1, le premier Fonds commun de placement dans l'innovation
constitué par OTC Asset Management, qui détient
10 % du capital de la société.
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