Dans le secteur des cybermarchés,
l'exemple ne vient pas seulement du Royaume-Uni et de
Tesco en particulier. Le cas du cybermarché suisse,
LeShop.ch mérite également d'être
évoqué. Créé en 1998, l'épicier
en ligne, dont 54 % du capital appartient au grossiste
alimentaire suisse Bon Appétit AG, a réalisé
en 2001 un chiffre d'affaires de 7,8 millions d'euros
(11,5 millions de francs suisses). Même si ce
résultat englobe la cession des licences technologiques
de son système de vente sur Internet à
Auchan et Alcampo, il réflète une croissance
de 91 % par rapport à 2000.
Une progression due en grande partie au doublement des
clients réguliers qui sont passés, entre
2000 et 2001, de 8 000 à 16 000 internautes.
Dans le même temps, le panier moyen s'est légèrement
développé, passant de 105 euros (158 francs suisse)
à 110 euros (165 francs suisses). Des chiffres qui peuvent
paraître, au premier abord, nettement inférieurs
à ceux annoncés pa les cybermarchés
francais. Mais comparés à la taille de
la population suisse, (7,2 millions de personnes contre
61 millions en France), ils sont loin d'être ridicules.
La petite taille du pays
n'est d'ailleurs pas étrangère à
la bonne santé du cybermarché qui, contrairement
à ces homologues français, dessert toute
la Suisse au maximum en 24 heures pour 8,15 euros (12
francs suisse). Pour tenir son pari ,tout en restant
à l'intérieur d'une fourchette de coût
raisonnable, LeShop.ch a fait appel à la Poste
suisse et a créé un emballage isotherme
permettant aux produits frais de résister 24
heures sans dommage. Une formule qui fait des émules
en France : elle est en étude chez Natoora,
le spécialiste de la vente en ligne de produits
frais (lire l'article
JDNet du 4/07/02).
Parallèlement, pour
pouvoir gérer sa croissance et maintenir un service
de qualité, LeShop.ch a construit un août
2001 son propre centre logistique. Dédié
exclusivement au e-commerce, cet espace de 7 000 m2
est partiellement automatisé et est associé
à un système de Cross-docking permettant
de limiter les stocks et de travailler les produits
frais. Le cybermarché propose aujourd'hui 4 500
références dont 500 sont des produits
non alimentaires.
L'autre point fort du cybermarché
provient également de l'éventail des systèmes
de paiement disponibles. Si le site propose, comme en
France, de régler en ligne par carte bancaire,
il offre en parallèle deux autres modes de paiement
: le débit direct sur le compte bancaire du client
et, chose plus exotique, le bulletin de versement. Un
système qui permet de payer sous 15 jours après
livraison, grâce à un virement. Cet outil
de paiement, assez répandu en Suisse, est également
proposé aux internautes par les sites des banques
suisses. Le virement peut donc être rempli et
entièrement payé en ligne, avec la caution
d'un organisme bancaire.
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