Face au roi Google, quelle
est la place d'un moteur de recherche pionnier comme
AltaVista, propriété du groupe américain
CMGI ? Trois fois plus de recherches d'informations
au quotidien sont aujourd'hui effectués sur Google
(150 millions) par rapport à AltaVista (50 millions).
La société mise sur les innovations technologiques
qui pourraient apparaître après la nomination
en juillet de Jan Pedersen (ex-Infoseek/Go et Verity)
au poste de directeur R&D.
De son coté, Stéphanie
Himoff, 32 ans, a été nommée la
semaine dernière directrice générale
d'AltaVista France, tout en conservant parallèlement
son poste de directeur en charge du développement
commercial européen chez AltaVista International.
Elle explique ses projets.
JDNet.
Comment AltaVista peut-il se positionner par rapport
au leader Google, et notamment en France?
Stephanie
Himoff. Il
est vrai que les six derniers mois ont été
relativement calmes pour AltaVista France. Notre axe
principal reste notre moteur de recherche. Nous reconnaissons
que Google offre un produit très performant,
arrivé sur le marché en 2000, au moment
où AltaVista adoptait un nouveau positionnement
de portail. Depuis, nous avons repris notre vocation
première d'outil de recherche, qui date de 1995.
Pour AltaVista, la France est un marché aussi
important que l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie.
Ces quatre pays représentent 85% des revenus
européens d'AltaVista. Nous avons toujours deux
grandes cibles : les internautes et les annonceurs.
Au niveau monde, nous avons l'ambition de mieux répondre
aux attentes des utilisateurs, qui sont liés
aux pertinences des résultats. Nous avons mis
au point des programmes technologiques dans ce sens
dans notre centre de recherche à Palo Alto en
Californie, comme le nouvel outil d'aide à la
recherche AltaVista Prima*.
Dans
votre modèle économique, pourquoi n'avez-vous
pas monté votre propre service de liens promotionnels,
à l'instar de Google ?
Cette
année, nous nous sommes focalisés sur
une unique projet : l'amélioration de la pertinence
de la base de données AltaVista. Les autres projets
ont été réduits. En France, nous
avons signé un partenariat autour des liens payants
avec Espotting France. En dehors du sponsoring links,
qui est une nouvelle ligne de business pour AltaVista
France, nous avons cinq autres grandes catégories
de sources de revenus. Historiquement, nous avons la
publicité bien sûr. Nous ne vendons que
des mots-clés à travers notre moteur de
recherche. Nous montons également des partenariats
e-commerce (le guide d'achat en ligne Kelkoo, Daooda
pour la galerie marchande), qui reposent sur le partage
des revenus en fonction des transactions effectuées.
Nous regardons beaucoup les domaines liés à
l'emploi, à l'immobiler et le voyage (avec Karavel).
Nous avons lancé en avril notre programme de
soumissions payant. En général, nous observons
qu'en moyenne deux URL par site sont déposés.
Mais nous nous refusons à garantir la position
des sites dans la page de résultat. Tous les
45 jours, l'index est référencé.
Le reste est liés aux contrats de licences de
notre technologie de recherche sur Internet et de software
à destination des entreprises (extranet, intranet).
Je ne peux pas communiquer sur les résultats
financiers d'AltaVista France. Tout ce que je peux dire,
c'est qu'aucune ligne spécifique de business
ne dépasse plus de 40% du chiffre d'affaires
global [NDLR, sur le domaine du BtoB, AltaVista indique
commercialiser ses brevets à plus d'un millier de sites
de commerce électronique, portails et entreprises].
Parmi
les innovations technologiques pour améliorer
la recherche sur Internet, quelle est la place qu'AltaVista
réserve au peer to peer ?
Nous
n'avons pas encore communiqué officiellement
sur le sujet du peer to peer. Tout ce que je peux dire,
c'est que nous allons faire un point sur les six prochains
mois en lien avec les innovations technologiques. La
pertinence des résultats et la rapidité
des informations fournies sont nos préoccupations
principales. Pour cela, nous travaillons en profondeur
sur des sujets comme les algorithmes, la croissance
du World Wide Web et le spamming.
*Cet outil, présenté en avril dernier,
permet d'affiner les résultats d'une recherche en proposant
instantanément une liste de douze groupes de mots, expressions,
noms et concepts les plus fortement associés au terme
de départ, offrant ainsi la possibilité à l'internaute
d'être guidé dans sa recherche.
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