200 000 à 250 000
euros, c'est l'enveloppe qu'il faudra à Père-Noël.fr
pour régler 80 % des litiges que le site a
accumulé au cours de ses trois années d'activité
et qu'il se décide aujourd'hui à solder.
Après avoir mis un terme à la direction
bicéphale du site par les frères Fur, Père-Noël.fr
s'efforce désormais de restaurer une réputation
pour le moins écornée. Thomas Chauvet, nouveau
PDG de la société, et Michel Rolland, directeur
général et délégué
à la communication, mettent en branle depuis quelques
jours ce plan de sauvetage.
"Nous
en étions arrivés à une situation
telle que cela ne pouvait plus durer comme ça,
affirme Michel Rolland. Nous étions écoeurés
de voir un tel gâchis, dû principalement
à de graves lacunes de communication de la part
des frères Fur." La reprise en main passe
tout d'abord par un règlement complet des litiges
avec les clients. Le centre d'appels (12 personnes dédiées
sur les 40 employés de la société)
a réduit ses horaires d'ouvertures (9h-18h) pour
que la direction puisse avoir un contrôle plus
direct sur la gestion des litiges.
"Nous réglons
environ 80 litiges par jour. En tout, nous avons répertorié
environ 2 000 commandes qui n'avaient pas été
livrées de façon satisfaisante et que
nous allons devoir traiter au cas par cas", reconnaît
Michel Rolland. Père-Noël.fr doit aussi
renouer le dialogue côté fournisseurs.
Là, il n'y aurait pas tant des factures en retard
que des litiges sur des livraisons.
"Selon un premier calcul,
le montant des litiges clients et fournisseurs s'élève
à moins de 250 000 euros pour 80 %
des problèmes. Cela va nous permettre de solutionner
beaucoup de petits dossiers et de mettre fin à
bon nombre de recours en justice", ajoute Michel
Rolland. Dans cette optique, les clients qui ont porté
plainte contre Père-Noël seront contactés
en priorité. Reste
d'autres dossiers encore en suspend : un litige
avec La Poste (ce dernier réclame 170 000
euros de factures impayées tandis que Père-Noël
s'estime lésé de 500 000 euros de
matériel égaré par les services
postaux) et une plainte de l'UFC-Que Choisir.
Enfin, une réunion avec
la DGCCRF a été programmée dans
les premiers jours de novembre. "La plainte pour
publicité mensongère déposée
par la DGCCRF est une attaque qui vise personnellement
les frères Fur. Ce sont eux qui auront à
répondre devant les tribunaux et non Père-Noël.fr.
D'ailleurs, afin de montrer notre volonté de
changement, nous avons mis dès la semaine dernière
notre site en conformité avec les exigences de
la DGCCRF : la livraison sous 48 heures n'est plus
proposée que pour les produits que nous avons
en stock", précise le directeur général
de Père-Noël.fr.
La
répartition du capital de Père-Noël.fr
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Si le
départ des frères Fur n'a pas modifié
pour l'instant la répartition du capital
de la société, une petite mise au
point était nécessaire puisque le
fonds d'investissement Sacha Rebk, créé
au Dakota par Grégoire Fur et Patrice Pierron,
a été dissous et ne figure plus parmi
les actionnaires du site marchand. Aujourd'hui,
le capital est réparti entre Alexandre et
Grégoire Fur (35 %), Sébastien Steinmetz
et Patrice Pierron (20 %), les salariés et
des partenaires proches (dont des industriels de
Saint-Etienne, 20 %), des investisseurs privés
(environ 10 %). Le reste (un peu plus de 10 %) est
sur le marché boursier. Lors de son introduction
sur le Marché Libre, Père-Noël.fr
avait ouvert 4 % de son capital. Cette part
publique s'est accrue au fil du temps suite à
des cessions de parts des dirigeants du site. |
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