Noël est considéré
comme une période exceptionnelle pour le commerce
en ligne qui profite des fêtes pour battre ses
records et convaincre de nouveaux internautes de passer
à l'acte d'achat via le Web. 2002 ne devrait
pas déroger à la règle. Selon Jupiter
Research, les ventes en ligne en Europe au cours des
deux derniers mois de l'année devraient atteindre
4,5 milliards de dollars (sans les dépenses de
voyage), soit une croissance de 33 % par rapport à
l'année dernière.
Cette
augmentation n'est pas seulement due à la croissance
du nombre d'internautes, mais également à
l'augmentation de la proportion des acheteurs en ligne.
En France, par exemple, le nombre de cyberconsommateurs
a augmenté de 114 % entre janvier-mars 2001 et
avril-juin 2002 alors que le nombre d'internautes sur
cette même période n'a progressé
que de 40 %, selon Nielsen//NetRatings. Avec 409 millions
d'euros de dépenses en ligne attednues sur les
mois de novembre et décembre, l'hexagone arriverait
troisième des pays européens ayant la
plus forte consommation en ligne d'après Jupiter
Research, derrière l'Allemagne (1 milliard d'euros)
et surtout la Grande-Bretagne (1,4 milliard d'euros).
Pour
profiter pleinement de cette période et éviter
les commandes de dernière minute toujours préjudiciables
à la qualité du service, les cybermarchands
ont incité les consommateurs à venir relativement
tôt visiter leur site.
Dès début novembre,
Amazon, Houra, ou Galerieslafayette.com
proposaient une boutique de Noël en ligne. Un dispositif
accompagné dès la mi novembre par une
série de propositions commerciales, via e-mail,
visant à échelonner les commandes en ligne,
mais aussi, à utiliser Noël comme un moyen
de booster leurs activités en 2003.
La livraison gratuite reste
un des outils les plus fréquemment utilisés
pendant cette période, car son efficacité
sur le niveau des ventes est incontestable. Mais au
lieu d'être systématique, elle s'adapte
aux objectifs d'étalement des commande ou de
rentabilité des e-commerçants.
Le site de mode RushCollection
a décidé, pour mieux répartir ses
commandes, de ne proposer des frais de port gratuits
que jusqu'au 1er décembre. D'autres marchands
sont plus sélectifs et conditionnent la gratuité
des frais de port par un montant minimum du panier.
Pour les petits produits, Fnac.com
n'offre les frais de livraison que pour les commandes
supérieures à 25 euros et seulement entre
début novembre et le 31 décembre contrairement
à son rival Amazon. Le site de produits culturels
l'utilise également pendant cette période
pour booster ses ventes d'appareils photo numériques,
en fixant cette fois, un seuil d'achat nettement plus
important -200 euros- et une période plus courte
: jusqu'au 21 décembre.
Rue du Commerce a lui
aussi décidé jusqu'au 31 décembre
de jouer sur ce levier en décidant de ne récompenser
que les gros paniers puisque le minimum d'achat est
fixé à 100 euros. Une politique de gratuité
auquel ne se résoud pas le site de produit informatique
LDLC.com qui préfère, entre le
29 novembre et le 15 décembre, proposer des frais
de port réduits, au prix unique de 2 euros pour
25 euros d'achat.
Plutôt que de jouer sur
les frais de port qui sont gratuits pour tout achat
de 20 euros minimum depuis plusieurs mois, Amazon
a créé de l'animation autour de son site
et encourage les achats précoces en délivrant,
via e-mailing, aux clients du site des bons de réduction
immédiate à faire valoir sur leurs achats
de Noël avant le 1er décembre. Mais dans
ce cas également, le réalisme prime. Pour
encourager la croissance du panier moyen, cette offre
est elle aussi assujettie à un montant d'achat
minimum. Une politique également suivie par Clust
qui a offert mi-novembre à ses clients 10 euros
de réduction à valoir seulement pendant
une semaine.
Prudent sur les frais de port,
Rue du commerce, semble avoir surtout misé sur
le pouvoir d'attraction d'une
réduction de 5 % accordée sur tous les
achats entre le 20 novembre et le 10 décembre.
Une stratégie commerciale
aggressive qui s'explique sans doute par la très
forte concurrence, sur cette période en particulier,
qui règne entre les sites vendant des produits
high-tech. Le terrain du prix est d'ailleurs également
celui sur lequel le site de produits informatiques LDLC
a choisi de se battre : il organise entre le
1er et le 15 décembre des promotions quotidiennes
et propose des exclusivités aux abonnés
à sa newsletter.
Seul cybermarché en
France à bénéficier des retombées
des achats en ligne pendant Noël grâce à
un référencement très large,
Houra.fr a décidé, lui, de jouer les
synergies entre ses univers de consommation. Le site
propose depuis le 12 novembre aux abonnés de
sa newsletter, d'acheter sur houra.fr les jouets de
leurs enfants et de gagner ainsi des bons d'achats entre
10 et 100 euros à valoir dans les 30 jours àprès
leur émission.
De quoi booster les ventes
non seulement sur l'univers du jouet mais aussi dans
l'ensemble du magasin. Une opération qui semble
avoir été concluante, puisque la date
limite de celle-ci a été repoussée
du 1er au 18 décembre.
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